Usages d'un autre temps . .

Bonjour zatous!

J'ai retrouvé plusieurs cartes postales avec des demi timbres à 1 centimes. Mazette ca fait pas cher:


Mais je ne croyais pas à des demi-timbres, jusqu'à ce que je trouve celle_ci:


Et que je relève l'annotation "carte de visite" en plus de ce qui devait être une bande de papier comme pour l'envoi des journaux.
Quelqu'un pourrait m'aider à comprendre cet usage? Surtout que le seul texte est une signature..Quel était l'intérêt de ces correspondances?
Notez aussi les superbes calligraphies d'un tout autre temps!

@+
François qui

bonjour,

c'est intéressant. A l'origine, ce ne sont pas des demi-timbres, la carte a été affranchie à 1 centime, et le timbre a été coupé en deux, déchiré lors de l'enlèvement de la bande de papier l'entourant. Ces cartes étaient en infraction, car le règlement précisait bien que la bande devait être mobile, et donc que le timbre ne devait pas être collé à cheval, mais sur la bande, qui aurait dû aussi porter l'adresse. Les cartos collaient le timbre à cheval pour ne pas risquer que la bande glisse, et que la carte soit taxée. Lamentable indiscipline .



Il fallait rayer CARTE POSTALE, puisque ce n'était plus des cartes postales (notion difficile à faire admettre à un cartophile), mais des imprimés. Ces objets doivent aussi remplir les conditions d'acheminement des imprimés (AM du 25/11/1893 suivant l'art. 6 de la Loi du 6/04/78 = art. 30 . objets ... prix réduit ... nom, profession, qualité, adresse, date, signature.) pour prétendre circuler au prix réduit de 1 centime.

Quel intérêt ? Et bien, tout bêtement, celui d'envoyer une carte postale illustrée (car pour les cartophiles, il s'agissait bien encore d'une carte postale) au tarif de 1 centime au lieu de payer 5 centimes pour la même carte à découvert, ou 10 centimes si on a écrit dessus "Bisous Mémé".

L'administration, consciente du problème, et du manque à gagner, a essayé par divers moyens de boucher la faille ouverte dans le règlement par les cartos de l'époque, ça été un combat douteux, et perdu d'avance, car lorsqu'il s'agit de truander l'Etat, l'Homme fait toujours preuve d'une incommensurable énergie et d'une pugnacité à toute épreuve.

Le tarif est passé à 2 centimes en février 1907, et à 5 centimes en 1920 (je crois).

D.

Bonsoir Doudad,

Je suis tout ému de tes précieuses explications. Je me doutais bien que l'on n'affranchissait pas une carte postale avec un demi timbre à 1 centimes.
Merci pour la confirmation et les détails de la bande de papier autour de la carte.
D'un point de vue purement utilitaire et dehors le fait d'envoyer une photo, je ne comprends pas vraiment l'intérêt de ne pas y adjoindre d'intéressants commentaires, hormis tvb ou gb mémé.

Par contre d'un point de vue pécuniaire, je suis choqué: cartophile = gross filou, truandeur de l'état
J'attendais autre chose . . .

Merci encore,
François

Salut François

Très souvent , il n'y a pas de correspondance sur les cartes car beaucoup ne sont pas des courriers entre amis ou familles ...
A cette époque , énormément de collectionneurs de cartes qui s'en échangeaient sans correspondre vraiment , j'ten envoi une , tu m'en envoi une en échange ...

D'ou les clubs avec sur le tampon l'adresse de chacun et un code pour faire savoir quel type de cartes ils recherchaient !!!

Toute une éducation à refaire ce François !!!

A+

Andres

Voir l'autre fil sur les cachet de collectionneurs ...

en voici un qui s'est fait prendre par la patrouille (en plus, gonflé, il affranchit à 1 centime pour la Belgique, le gars qui ne doute de rien).



Taxé au double de l'insuffisance dans le tarif des imprimés (manque 0,04 X 2 = 0,08 arrondis à 10 centimes)

D.

Bonjour.

A remarquer que ce carton a emprunté les voies ferrées Erquelinnes-Liège. Je ne sais pas lire le nom de la station qui a taxé.

Michel

Bonjour zatous

Naguito, bien sûr mon éducation cartophile est à faire et je suis très heureux d'apprendre à vos côtés! C'est pour cela que je disais il y a peu que j'étais comme une éponge (je vois venir vos commentaires ). Dans la famille nous étions phila avant tout, et il y avait des cartes postales un peu partout, puis j'en ai hérité d'un copain décédé un wagon. Malheureusement comme tu as écrit il y a qqs jours, à cette époque on collectionnait des sujets qui intéressent peu ou pas du tout les cartophiles d'aujourd'hui.
En tout cas en triant ce stock je me fais les dents . . .

Doudad, merci pour ta dernière carte, c'est clair maintenant.
Si je peux, quelle différence entre carte postale de visite et carte postale imprimé ?

@+
François

Salut François

Je ne voudrais pas passer pour un profiteur , mais je te signale que je cherche ces cachets de clubs de collectionneurs , de préférence sur drouille ( moins chères !!!).
Si tu en as dans ton wagon ?
Pour info , la drouille ce sont les cartes sans intérêt ...

Un exemple ci-joint ;




Quelque soit le pays ....

Merci d'avance de tes recherches ...

A+

Andres

Citation :

Si je peux, quelle différence entre carte postale de visite et carte postale imprimé ?

sur le plan tarifaire, aucune. Les cartes de visite sont assimilées au tarif des imprimés, mêmes si elles sont entièrement manuscrites.

C'est une question de forme, ni plus ni moins : pour bénéficier du tarif réduit, il faut que l'objet ne véhicule aucune mention sortant du cadre règlementaire autorisé. Pour les cartes de visite, cela se réduit, en gros, à l'état-civil, date et signature. Donc, que l'on précise qu'il s'agit d'une CV, ou que l'on inscrive génériquement "Imprimés", celà ne change rien si on respecte la forme. Par contre, pendant quelques années, CARTE POSTALE devait être rayé, parce que les cartes postales identifiées comme telles n'étaient pas admises dans le tarif réduit.

Ce qui a fait l'ambigüité, c'est l'introduction de la CP illustrée, que ces coquins de cartos ont essayé par tous les moyens de faire passer au tarif des imprimés.

On peut noter deux choses : la carte de visite illustrée existe depuis très longtemps, bien avant la carte postale illustrée, et elle circule au tarif des imprimés.


BM 65 - janvier 1861

D'autre part, l'Administration a banni les CPI du régime des imprimés en 1922, avec les cartes illustrées à 10 centimes, au lieu de 5 centimes pour les imprimés, mais ça n'a pas duré bien longtemps.

D.

Remarquez aussi la parité du franc français et du franc belge à l'époque ! Il a fallu attendre l'euro pour qu'une telle parité se réalise à nouveau !

Bonsoir,

Andres, qui ne risque rien n'a rien. Tu as demandé, j'ai cherché - oufff fini, mais je n'ai rien de tel. Cette demoiselle a fait ses études chez les bonnes sœurs et j'aurais bien été surpris qu'elle se fut acoquinée avec des républicains libre-penseurs et échangistes de surplus. Désolé, pas l'ombre d'un cachet de club de collectionneurs. Mais promis j'ouvrirais l'œil à l'avenir.

Doudad, un très très grand merci pour tes explications (c'est pas possible, tu as la Bibliothèque de France dans ta cave?).
Soit pour les "cartes-portraits" mais ce fonctionnaire ne devait pas sortir souvent.
Car toutes les cartes postales de visite dont je dispose sont de simples CP. Pas l'ombre d'un portrait, d'un vaillant jeune militaire ou d'une jeune fille en fleur.

Donc notre jeune collectionneuse d'alors filoutait en toute quiétude le Trésor moyennant 1 pater et 1 avé par carte . . .
On en apprend de bien belles!!

Fraançois