Un bleu qui rapporte

bonjour,

voici un bête bordereau commercial, CAD Pontoise + GC2974 (indice Pothion = 2) oblitérant un Lauré tout ce qu'il y a de banal, pour Aurillac. Aucune marque particulière.



Pourtant, la mise à prix dépasse les 600 euros. La question du jour, pourquoi ?

J'oubliais, un détail, la lettre a été rédigée à Paris, deux jours avant la mise à la poste.



D.

Doudad a écrit:

Pourtant, la mise à prix dépasse les 600 euros. La question du jour, pourquoi ?

Comme CP (ton nouveau hobby), c'est pas mal du tout.

Thème CP cerises, mais quand reviendra leur temps ?

Allez, sifflez, merles moqueurs...

Nostalgie, j'habite à quelques hectomètres du mur des fusillés.

Bruno

Accessoirement, il y a une place de la CP à Pontoise, le hasard fait bien les choses .

D.

Doudad a écrit:

Accessoirement, il y a une place de la CP à Pontoise, le hasard fait bien les choses .

D.

Ah ben oui, une place de la Carte Postale, c'est à noter !

Bruno

[Pourtant, la mise à prix dépasse les 600 euros. La question du jour, pourquoi ?]

Je ne sais pas, mais à ce prix on peut affirmer que c 'est une lettre pas commune...
Jacques

... pas commune, pas commune, ça se discute.

D.

Bonsoir,

Quant à moi, je Paris 600€ qu'elle n'est pas commune....
En même temps confier une lettre à une Poste dont le directeur est un ouvrier ciseleur, c'était s'exposer à ce que cette lettre n'arrive jamais.
Mieux valait de Paris la poster à Pontoise.

Emmanuel.

bonsoir,

en fait, il n'est pas impossible qu'elle ait été remise affranchie, à la poste de la Commune. Il est dit dans le spécialisé Yvert que, entre le début du blocus postal de Paris (31 mars 1871) et le 26 avril (avis de Theisz autorisant la mise en place des agences de transport privées), "pour briser le blocus, des agents parisiens furent chargés d'aller clandestinement déposer du courrier dans des bureaux hors Paris."

Les postiers parisiens qui recevaient ces lettres avaient pour consigne de ne pas oblitérer les timbres, afin que les versaillais ne les repèrent pas, Foutriquet ayant ordonné qu'elles ne soient pas distribuées (celle des agences seront tolérées).

Les sorties se faisaient certainement plutôt par le nord de Paris, occupé par les Prussiens, ce qui devait être relativement moins risqué que par la zone tenue par les versaillais. Pour cette lettre précise, il est bien sur difficile de dire si le passeur était un postier ou un particulier ...

D.

Bonsoir D,

Cette lettre datant du 26 avril(date de l'avis de la même date), son acheminement est peut être dû plus à une iniatiative d'un passeur plus que d'une agence.

En fait l'avis de Theisz n'est pas très clair, il ne mentionne pas clairement les agences qu'il (Thiesz) avait auparavant dénigrées.
"Article 1: Provisoirement, le transport des lettres pour les départements et l'étranger est autorisé sans prélèvement de la part de l'administration"
Cet article 1 ne mentionne pas clairement qui achemine, car il est clair que la Commune est dans l'incapacité totale de faire sortir seule le courrier hors de Paris.
A l'époque et moyennant retribution, chacun pouvait faire passer du courrier pour vu qu'il ait un laisser-passer pour franchir les lignes.
A partir du 4 mai, il faudra se déclarer.

Emmanuel.

vals59 a écrit:

En fait l'avis de Theisz n'est pas très clair, il ne mentionne pas clairement les agences qu'il (Thiesz) avait auparavant dénigrées.
"Article 1: Provisoirement, le transport des lettres pour les départements et l'étranger est autorisé sans prélèvement de la part de l'administration"
Cet article 1 ne mentionne pas clairement qui achemine, car il est clair que la Commune est dans l'incapacité totale de faire sortir seule le courrier hors de Paris.

Bonjour,

Cet arrêté (de Jourde, délégué aux finances), du 26 avril comporte tout de même en préambule :
"Que, dans les circonstances présentes, [...], obligent la Commune à donner libre cours à l'initiative individuelle".
Et mentionne au paragraphe suivant les "agences particulières".

Pour moi il est clair que la Commune prononce de facto l'abandon de son monopole postal pour les relations Paris-Départements, au profit des dites agences privées, non citées parce que peu importe, tout un chacun peut faire passer du courrier.

Bruno

bonjour,

vals59 a écrit:

Cette lettre datant du 26 avril(date de l'avis de la même date), son acheminement est peut être dû plus à une iniatiative d'un passeur plus que d'une agence.

Oui, mais le transport postal est un monopole, le courrier (hors agence privée autorisée) est, normalement, transporté par des agents des postes ou agréés par les postes (courriers spéciaux).

Citation :

En fait l'avis de Theisz n'est pas très clair, il ne mentionne pas clairement les agences qu'il (Thiesz) avait auparavant dénigrées.

Theisz, conscient des contraintes que le blocus du 31 mars imposait aux commerçants, a donné sa bénédiction aux négociations entre la Chambre syndicale et Versailles pour trouver une solution particulière ; "nulle opposition n'était faite à l'établissement d'un service postal particulier"

Citation :

Cet article 1 ne mentionne pas clairement qui achemine, car il est clair que la Commune est dans l'incapacité totale de faire sortir seule le courrier hors de Paris.

Citation :

A l'époque et moyennant retribution, chacun pouvait faire passer du courrier pour vu qu'il ait un laisser-passer pour franchir les lignes. A partir du 4 mai, il faudra se déclarer.

Le service postal est un monopole, chacun ne fait pas ce qu'il veut. Les autorisations sont provisoires, et les services privés forcément déclarés.

Tout ça est extrait du JO de la Commune, 19 mars au 24 mai 1871, Gallica.

Comme le dit Bruno, l'arrêté de Jourde reconnaît qu'il y a un intérêt pour le commerce à untiliser un service privé, cela ne veut pas dire que la poste de la Commune ne fonctionne pas.



D.

Doudad a écrit:

Le service postal est un monopole, chacun ne fait pas ce qu'il veut. Les autorisations sont provisoires, et les services privés forcément déclarés.

Tout ça est extrait du JO de la Commune, 19 mars au 24 mai 1871, Gallica.

Comme le dit Bruno, l'arrêté de Jourde reconnaît qu'il y a un intérêt pour le commerce à untiliser un service privé, cela ne veut pas dire que la poste de la Commune ne fonctionne pas.


D.

Bonsoir D.

La Poste est un monopole, c'est vrai mais à Versailles pour l'époque. A Paris, ce monopole est très dégradé. A tel point que Theisz fait appel aux agences de correspondance et autres entrepreneurs privés. De plus, la poste communarde laisse une bonne partie de son monopole tomber aux mains de ces entrepreneurs privés. Certaines agences iront même jusqu'à délivrer le courrier le courrier au domicile des destinataires dans Paris.
Dire que faire appel à des entrepreneurs privés, c'est pour l'intérêt du commerce, c'est un moyen détourné pour ne pas dire qu'on est incapable d'envoyer le courrier hors les limites de la zone d'influence de la Commune.
La poste de la commune est exsangue, elle n'a plus les moyens de ces ambitions. La plupart des cadres ont disparus ou s'abstiennent de reprendre le service. Le materiel aussi manque. Il ne reste bien souvent que des agents subalternes qui certes feront de leur mieux.
Toujours pris dans le JO de la Communes, voici quelques articles qui dépeignent une situation peu idyllique de la Poste communarde. Evidemment les versaillais donnent un petit coup de pouce à la dégradation de la situation.
30 mars:


1er avril:


2 avril:


3 avril:


5 avril:


18 avril:

Le rapport dit entre autre que l'état de la Poste communarde ne suffira pas à un service ordinaire. On peut donc supposer que le trafic postal est considérablement réduit. En fait la plupart du courrier va dans le sens Paris-> reste du monde. Le flux de courrier intra muros doit être minime: Paris est encore encerclé, l'activité économique reste réduite. J'imagine aussi que le courrier privé est aussi réduit du fait de la situation.
23 avril:


En conclusion, Theisz ne peut faire fonctionner le service postal que très partiellement. Il est obligé de faire appel à des entrepreneurs privés ou d'autres initiatives individuelles (pour sortir de Paris). Il ne faut pas sous estimé le nombres de personnes pouvant passer les lignes avec un laisser passer. Des commerçants de banlieue peuvent se rendre à Paris.

Emmanuel.