Un petit train ...

Bonsoir,

Puisque le contenu de certains documents semble intéresser la foule des lecteurs de ce forum, il peut susciter parfois quelques interrogations...

Le chef de gare de Saint-Florentin (Yonne) écrit écrit à Mr Pitel que son chargement de blé est coincé à Nancy.
Mr Pitel habite Vosnon (Aube), bureau qui dépend d'Auxon (cachet d'arrivée au dos du document) au nord-est de Saint-Florentin.

Sachant que nous avons une ligne de train directe de Saint-Florentin à Auxon, pourquoi ce pli se retrouve en gare de Tonnerre (au sud de Saint-Florentin) et repasse-t-il prendre son coup de GC 3971 avant de repartir vers sa destination finale, à priori par la route car nous n'avons aucun cachet ambulant au verso...





Vos idées ?


Eric

bonsoir,

l'employé des chemins de fer de St-Florentin dépose sa correspondance dans la boîte mobile de sa gare.

Un convoyeur non manipulateur descendant la relève, et la dépose à la station suivante de Tonnerre, où elle est levée par l'entreposeur (timbre à date sur la suscription).

L'entreposeur fait dépêche pour la poste de Tonnerre, qui vérifie et annule l'affranchissement, mais n'appose pas son timbre au dos (ou bien si ?)

Tonnerre fait dépêche pour Auxon, qui distribue (ou pour un autre bureau [Troyes] si timbre au dos).

D.

Merci Doudad ,

Juste pour continuer mon "éducation" sur le sujet et si cela intéresse d'autres "foreumeurs" :
Ces boite mobiles étaient-elle installées dans toutes les gares et étaient-elles relevées à horaires fixes par un convoyeur non manipulateur désigné ?

Eric

Salut Eric,

Voici qui t'apportera un premier élément de réponse:
(Tiré de l'Instruction spéciale sur le service des Entreposeurs, des courriers convoyeurs et des courriers auxiliaires de 1868)



Donc, tout dépend des époques, mais toutes les gares n'étaient pas équipés de boîtes aux lettres.
Plus on avance dans le temps, et plus les gares sont équipées de boîtes aux lettres.
Quand aux horaires fixes, cela doit couler de source puisque la levée dépendait des arrêts des trains.
Emmanuel.

bonjour,

ces documents sont intéressants.



en voici un de la gare de Clermont, 19 juin 1867, qui prévient le maire d'une petite commune du Cantal (canton de Saignes, 80 bornes au SO de Clermont) que des éléments de literie sont dispos à la gare.

Le chef de gare dépose le bulletin affranchi dans la boîte de la gare, où il est levé par l'entreposeur (cf art.486 §2 ci-dessus) qui appose son timbre à date (19/6/67) sur la suscription. Là, il y a maldonne, et au lieu de mettre le pli dans la dépêche pour la ville, il la colle dans celle pour l'ambulant montant à Paris (nord de Clermont).

L'ambulant annule les timbres (avec le timbre CfP2° dont une partie a sauté, voir sur l'excellentissime site de J.F. Estel une page à ce sujet)

http://jef.estel.pagesperso-orange.fr/ambulant.html

et laisse le pli au passage au bureau de passe de Moulins-sur-Allier, qui frappe au dos son timbre à date spécial 2565 et renvoie l'objet sous dépêche à son intermédiaire normal, bureau de Clermont-Fd.



Le lendemain, Clermont-Fd frappe son timbre au dos, et fait dépêche pour Saignes, arrivée illisible, sûrement le 21, voire le 20 au soir.



Le destinataire signe alors le bon à livrer pour autoriser un voiturier à retirer le colis en gare de Clermont, ce qui fut fait, mention au dos "Payé pour port du lit d'Armand de Saint-Michel ici 7f75"

Un vraie tranche de vie ... après, des esprits chagrins vont dire que la philatélie se résume à aligner des petites vignettes colorées dans des albums poussiereux.

D.

Bonsoir,

Complétons un peu ce chapitre ... par une tranche de vie locale ... et comment le chef de gare pouvait-il justifier du port local ... :



Affranchie au tarif du port local, l'imprimé a été introduit dans la boîte mobile de la gare d'Auxerre. La boîte a été présentée à l'ambulant ordinaire de la ligne Auxerre à Paris, qui en a effectué la levée. Le timbre-poste a reçu la griffe AP 2° correspondant au service, et la lettre a été frappée du timbre à date règlementaire de la ligne.

Afin d'éviter que le destinataire, lors de la distribution du courrier, ne soit redevable d'une taxe pour affranchissement territorial insuffisant, l'agent a signalé l'origine locale du pli par une mention manuscrite « Boîte d' » avec la frappe de la griffe linéaire AUXERRE qu'il utilise habituellement pour compléter son imprimé administratif [gare de ...] (circulaire n°161, BM n°54 de Février 1860).

Au fait, merci Emmanuel pour le texte de 1868...

Eric

Marco-Yonne a écrit:

Affranchie au tarif du port local, l'imprimé a été introduit dans la boîte mobile de la gare d'Auxerre. La boîte a été présentée à l'ambulant ordinaire de la ligne Auxerre à Paris, qui en a effectué la levée. Le timbre-poste a reçu la griffe AP 2° correspondant au service, et la lettre a été frappée du timbre à date règlementaire de la ligne.

Afin d'éviter que le destinataire, lors de la distribution du courrier, ne soit redevable d'une taxe pour affranchissement territorial insuffisant, l'agent a signalé l'origine locale du pli par une mention manuscrite « Boîte d' » avec la frappe de la griffe linéaire AUXERRE qu'il utilise habituellement pour compléter son imprimé administratif [gare de ...] (circulaire n°161, BM n°54 de Février 1860).

Bonsoir,

Cette histoire me semble très peu claire. Tu as le verso ?

Bruno

bc92 a écrit:

Cette histoire me semble très peu claire. Tu as le verso ?

Bruno

Bonsoir Bruno,

Et pourtant ça c'est bien passé comme cela. Normalement, le courrier local ne devait pas être jeté dans une boîte de gare au risque de prendre du retard. Ici, Eric oublie de dire que cet avis a du coup fait le trajet jusque Paris et retour. Il a fait un trajet territorial au prix d'un port local.
La mention "boîte de...." servait à définir où la lettre était entrée dans le service afin de calculer la taxe. Cette mention disparaitra avec les timbre à date des entreposeurs de gare.
Emmanuel.

vals59 a écrit:

bc92 a écrit:

Cette histoire me semble très peu claire. Tu as le verso ?

Et pourtant ça c'est bien passé comme cela.

Bonsoir,

Oui, Emmanuel, je crois que j'ai transformé inconsciemment Auxerre à Paris en Paris à Auxerre.

En plus, le ton de ma question à Eric peut sembler indiquer que je trouvais sa façon de raconter très peu claire, ce qui n'était ni mon opinion ni mon intention !

Bruno

Bonsoir,

Pas de pb Bruno ! ... et il m'est déjà arrivé (et plus d'une fois) de dire quelques âneries sur ce forum

Mai c'est aussi vrai que Auxerre pour Auxerre avec un tel parcours, ce n'est pas classique...

Avec cette petite dernière, une de mes préférée, cela sera peut-être plus éclairant :




Document similaire affranchi au tarif du port local de Chemilly pour Seignelay (deux communes du même arrondissement rural), introduit dans la boîte mobile de la gare de Chemilly. La boîte a été présentée à l'ambulant ordinaire de la ligne Auxerre à Paris, qui en a effectué la levée. Le timbre-poste a reçu la griffe AP correspondant au service, et la lettre a été frappée du timbre à date règlementaire de la ligne. Ici aussi, afin d'éviter que le destinataire, lors de la distribution du courrier, ne soit redevable d'une taxe pour affranchissement territorial insuffisant, l'agent a signalé l'origine locale du pli par une mention manuscrite « Boîte » avec la frappe d'une griffe linéaire CHEMILLY.
Cachet d'arrivée Seignelay au verso.

Chemilly pour Seignelay via Paris.... une belle petite virée pour un gârs de not' coin !

Eric