Facteurs sous surveillance

Bonjour,

Cette fois-ci pas de lettre, juste un texte que je viens de découvrir.

Conjointement à la mise en place du Service Rural, une étroite surveillance administrative s'est mise en place concernant les facteurs ruraux. Il faut dire que que certains plusieurs d'entre eux ont trouvé quelques stratagèmes pour "alléger" considérablement leur tâche quotidienne, voire même pour escroquer leur Administration.
Je savais que les facteurs ruraux étaient obligés de passer dans chaque mairie des communes situées dans leur tournée y compris même si la boîte rurale ne renfermait aucune lettres.
Ce que je ne savais pas, c'est que les maires pouvaient être les "agents contrôleurs" de la Poste aux lettres.
Bonne lecture et bon Dimanche.
Emmanuel.

Re,

Petite précision, mais néanmoins importante: ce texte date de 1850 et a été trouvé dans le Bulletin Officiel du Ministère de l'Intérieur n° 10.

Emmanuel.

Merci Emmanuel pour ce petit texte qui donne effectivement un éclairage que je ne connaissais pas sur la tournée de facteurs ruraux.

Eric

bonjour,

chaque facteur était tenu de porter sur son part (sa feuille de route) l'empreinte de chaque boîte de sa tournée, qu'il y ait ou pas du courrier à l'intérieur de la boîte.

Mais je ne vois pas bien comment l'astuce qui consisterait à ne pas passer à une telle boîte et à justifier ensuite l'absence d'empreinte sur le part par l'excuse que le timbre n'est plus fixé à l'intérieur de la boîte pourrait durer très longtemps.

Aide du maire ou pas, il fallait que le facteur sont particulièrement bas du front pour penser que ça ne lui retomberait pas dessus dans un délai assez bref.

Texte très intéressant, celà dit, merci.

D.

Doudad a écrit:

bonjour,

chaque facteur était tenu de porter sur son part (sa feuille de route) l'empreinte de chaque boîte de sa tournée, qu'il y ait ou pas du courrier à l'intérieur de la boîte.

Mais je ne vois pas bien comment l'astuce qui consisterait à ne pas passer à une telle boîte et à justifier ensuite l'absence d'empreinte sur le part par l'excuse que le timbre n'est plus fixé à l'intérieur de la boîte pourrait durer très longtemps.

Aide du maire ou pas, il fallait que le facteur sont particulièrement bas du front pour penser que ça ne lui retomberait pas dessus dans un délai assez bref.

Texte très intéressant, celà dit, merci.

D.

Salut JF,

Dans ce cas, je crois que ce que l'on veut éviter ici c'est que les facteurs récupèrent les lettres-timbres, les conservent un certain temps et les appliquent sur leur part sans passer par les communes ou en passant très aléatoirement.

Emmanuel.

ach so !

Mon honnêteté naturelle m'avait occulté cette possibilité.

D.

Bonsoir,

Carnévalé-Mauzan nous cite une circulaire de mars 1830 :

"Lors donc que les boites de votre arrondissement vous auront été envoyées par le Directeur comptable de votre département, avant que de les diriger sur les communes, vous aurez soin de fixer dans chacune d'elles, au moyen des vis que vous trouverez également ci-incluses, un des timbres à l'endroit marqué par une échancrure du bois à la partie intérieure de la planche du devant au dessous de l'ouverture de la boite."

Personnellement, je ne saurais pas visser et revisser une vis un peu coincée pour cause de vie en plein air sans l'abîmer un peu (mon explication, c'est que je n'ai jamais le bon tournevis sous la main, les mauvais ouvriers ont de mauvais outils), à plus forte raison si je fais ça plusieurs fois par an. Ch'uis pas trop manuel... Déjà que pour piger la partie intérieure du devant au dessous, c'est avant le quinquina de midi.

Et puis, dans l'administration, ils ont parfois des vicesvis anti effraction.

Bruno

bonjour,

une stat édifiante, concernant la discipline (ou plutôt l'indiscipline) des sous-agents en mai 1856.

Sur les 209 punis, 177 sont des facteurs ruraux (!).



Les motifs :

- 64 ont été légers (?) pendant l'exécution du service
- 21 ont fait distribuer le courrier par quelqu'un d'autre
- 15 ont déclaré tardivement le produit de la distribution directe des lettres relevées en cours de tournée
- 14 ont détourné ce produit, certainement pour aller le boire, puisque ...
- 14 ont intempérants.
- 11 ont pratiqué l'abus de confiance, et autant ont manqué à la discipline
- un certain nombre ont commis diverses fautes plus ou moins graves,
- et 1 seul a eu l'idée de trafiquer une lettre timbre. Il a été révoqué.

Sur les 177 punis, 54 risquaient la révocation ou radiation.

Grosso modo, il y avait dans les 5000 facteurs ruraux en 1830, je crois.

D.

Ma lecture du jour vient de me faire découvrir une demande de "mise en oeuvre" du texte déniché par Emmanuel : les maires de l'Yonne via l'annuaire départementale de 1867 sont invités à constater la présence du timbre deux fois par an ...





Il semble que cette information donnée aux maires va au-delà de la réquisition par l'administration des postes du texte de 1850. Y-a-t-il eu un autre texte entre 1850 et 1867 .... ?

Eric

Bonsoir Eric,

En fait, il n'y a pas de texte entre 1850 et 1867 puisque l'extrait que tu as trouvé dans l'annuaire de l'Yonne n'a rien à voir avec le texte de 1850 que j'ai présenté. Il relève plutôt du "Règlement concernant la constatation du produit des taxes de lettres, journaux et imprimés, admis dans la comptabilité des préposés de postes sans l'intervention d'un contrôle extérieur" de novembre 1835.
On y traite de la nécessité de prendre deux fois par an l'empreinte du timbre de chaque boîte rurale. Je n'ai pas ce réglement en entier(et pas l'article en question), donc je ne peux t'en dire plus.
Je pense que ton extrait se rapporte plus à ce règlement de novembre 1835 qui instaure une récurence.
Dans l'extrait que j'ai donné, il s'agit plutôt de contrôle des maires à l'initiative de l'Administration en cas de soupçon sur un facteur.

Emmanuel.

Bonsoir,

En fouillant un peu, j'ai retrouvé l'article qui comme je le pensais faisait partie du Réglement de novembre 1835(applicable au 1er décembre 1835).
Le voici:




Emmanuel.