Il n'est pas normand, p'tet ben qu'non.
Souvenirs de Louis Lecouin, militant libertaire né à Saint-Amand-Montrond, Berry (au nord de Clermont) :
"Je me souviens d'avoir manqué l'école pour voir passer une statue juchée sur un chariot énorme ; c'était Vercingétorix à cheval brandissant trop haut une arme que les autorités saint-amandoises durent lui retirer ? le désarmant une seconde fois ? les fils télégraphiques insuffisamment élevés ne permettaient pas au glaive d'être brandi d'une façon aussi menaçante. Vercingétorix s'en allait, je crois, à Clermont-Ferrand prendre une revanche attendue depuis deux mille ans."
C'est une histoire qui a duré trente-sept années ! Auguste Bartholdi, le sculpteur qui a réalisé la statue de la Liberté, avait exécuté en 1866 un plâtre représentant Vercingétorix. Il devait sans doute être sensible à la vague de celtomanie ambiante. » À partir du milieu du XIXe siècle en effet, en lien avec la création des identités nationales dans l'Europe entière et notamment en France, chercheurs et érudits ont mis en avant des grandes figures destinées à incarner les héros nationaux. Et Vercingétorix faisait partie de ces figures jusque-là méconnues.
Auguste Bartholdi a réalisé une ébauche en plâtre qu'il a envoyé à Clermont-Ferrand. Et Clermont ne l'a pas retenu. Quatre ans plus tard, le plâtre a été exposé à Paris et l'État l'a acheté. Mais pour l'attribuer au musée de Clermont ! Retour, donc, en Auvergne en 1874. Des personnalités ont créé un comité pour qu'une statue en bronze soit réalisée et une souscription nationale a été lancée. Et c'est en 1901 ce que le plâtre a été confié au sculpteur Jabeuf à Paris. Le bronze a été réalisé, de cinq tonnes. Après avoir été exposée au Salon de l'automobile club, la statue a pris la direction de Clermont-Ferrand, transportée par un des tout premiers tracteurs automobile. Et sur son chemin, il y avait Saint-Amand.
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Voilà pourquoi il n'a pas d"épée sur la photo.
D.
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dubito, ergo sum