pierredeparis
Nombre de messages : 724 Age : 83 Localisation : Paris Date d'inscription : 22/04/2010
| Sujet: Maisons anciennes, Flamel, La tour Saint-Jacques, Gérard de Nerval et Cie… Dim 25 Mar 2012 - 23:27 | |
| VIDÉO-1979 : Cliquez>PARIS.INSOLITE.
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° A la date de cette vidéo, la plus ancienne maison de Paris était donc officiellement celle du 3 rue Volta (IIIème arrdt). Elle était datée du règne de Philippe le Bel, vers 1300 environ. La même année, les recherches de Mme Martine Dubois, conservateur aux Archives nationales, aboutissaient à une autre datation : « la maison avait été construite entre 1644 et 1654, sous le règne de Louis XIV ». En effet, des documents montrent la parcelle de terrain concernée vierge de construction avant 1644.
Le 3 rue Volta de nos jours. Restaurant asiatique. Le 3 rue volta, en 1901. (Cliché Eugène Atget. Source : Gallica.bnf.fr). Après la découverte de Mme Martine Dubois, la plus ancienne maison de Paris devient officiellement celle du 51 rue de Montmorency (IIIème arrdt), dite Maison de Nicolas Flamel ou Au grand pignon . Belle maison en pierre, avec deux belles caves voutées en arceau, elle a malheureusement subi de nombreuses modifications, des mutilations, au cours du temps, et son pignon a disparu, suite à l'interdiction de ce genre d'architecture. Une inscription d'époque, sur la façade, indique sa date de construction (règne de Charles VI, le fou) : « Nous hommes et femmes laboureurs demourans au porche de ceste maison qui fit faicte en l'an de grâce mil quatre cens et sept sommes tenus chascun en droit soy dire tous les jours une patenostre et l'Ave Maria en priant Dieu que de la grâce face pardon aux povres pécheurs trépassez. Amen » Maison de Nicolas Flamel. Aujourd'hui, restaurant L'Auberge Nicolas Flamel. La maison de Nicolas Flamel était destiné à être une œuvre de bienfaisance, un lieu d'asile, pour des personnes de condition modeste. A sa mort, Nicolas Flamel la légua à la paroisse Saint-Jacques. Cependant, l'historien Marcel Aubert mentionne que les pièces en furent toujours louées ?
L'enseigne.
La Maison de Nicolas Flamel, en 1900. Cliché d'Eugène Atget (document Gallica.bnf.fr)
Nicolas Flamel (? -1418) Gravure au burin. (document Gallica.bnf.fr).
Écrivain public, copiste, libraire, libraire-juré, il débuta son activité à l'ombre de l'église Saint-Jacques-de-la-boucherie (quartier des bouchers-écorcheurs) dont il finança la construction du portail nord. Il a été présenté comme l'un des plus importants alchimistes du Moyen-âge, ayant réussi la transmutation du mercure en or, découvert le secret de la pierre philosophale et l'élixir de longue vie. Mais plusieurs auteurs ont ensuite mis en doute cette qualité et contestés qu'il soit l'auteur de traités d'alchimie.
Sa supposée très grande richesse — acquise, selon la croyance, par son activité d'alchimiste — a été relativisée. La source de ses revenus est mal connue, son activité professionnelle, les biens de sa femme, dame Pernelle, ont, peut-être, pu suffire à des bienfaisances envers des œuvres religieuses, mais certains auteurs avancent la pratique de l'usure, la spéculation immobilière, l'exploitation de biens juifs, expulsés de France sur ordre royal etc.
* Une rue de Paris porte le nom de Nicolas Flamel, ainsi que celui de dame Pernelle (Quartier Saint-Martin - IIIème arrdt).
Bon blog sur Nicolas Flamel. .Cliquez>BLOG. Hermetism.free.fr
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1784. L'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie où exerça Nicolas Flamel. Elle aurait été fondée au XIIème siècle. Agrandie au fil du temps, elle ne fut terminée qu'au XVIème siècle. (Source : Gallica.bnf.fr). Pour visionner en gros plan l'église Notre-Dame-de-la-Boucherie (1702) : ÉGLISE. (ensuite, cliquez sur la loupe +).
C'est dans cette église que fut inhumé Nicolas Flamel. Sur l'un des piliers de l'église était gravé : « Feu Nicolas Flamel, jadis écrivain, a laissé par son testament, à l'œuvre de cette église, certaines rentes et maisons qu'il a acquérées et achetées de son vivant pour certains services divins et distribution d'argent, chacun an, pour aumônes, touchant les Quinze-Vingts, Hôtel-Dieu et autres églises de Paris ».
Sa pierre tombale, retrouvée par hasard, est exposée au Musée national du Moyen-Âge (Hôtel de Cluny, 6 place Paul Painlevé, Paris Vème). Très belle reproduction de la pierre tombale gravée de Nicolas Flamel : PIERRE.TOMBALE La tour Saint-Jacques, rue de Rivoli, Paris IVème. 52 m de hauteur. C'est l'unique vestige de l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie. Devenue bien national à la Révolution, l'église fut démontée et vendue comme pierre de carrière. La tour est en réalité son clocher (très restauré) qu'une clause excluait de la vente. La ville de Paris l'acheta en 1836 et procéda à sa restauration. Blog, bien illustré, sur la tour Saint-Jacques-de-la-Boucherie et l'église : LIEUX.SACRÉS La tour est enclavée dans le "Square de la Tour Saint-Jacques" créé à la suite d'un décret de 1854, suivant le projet de végétalisation de Paris décidé par Napoléon III et appliqué par le baron Haussmann : établissement de squares de quartier, de grands Parcs (Buttes-Chaumont, Montsouris) — Bois (Boulogne, Vincennes) etc.
Dans ce square des centaines de fusillés, fédérés, civils, furent ensevelis, pêle-mêle, lors de la Semaine sanglante de la Commune de Paris, en mai 1871. Un grand nombre provenait de la caserne Lobau (rue Lobau), située non loin, où ils avaient été exécutés par des éléments de l'armée de Versailles après un jugement expéditif par une cour prévôtale — présidée par le colonel Louis Vabre — siégeant au théâtre du Châtelet. Chaque jugement ne durait pas plus de deux minutes.
Fédérés de la Commune de Paris devant la caserne Lobau (avant la semaine sanglante). Station météo de la tour Saint-Jacques. (Source : Gallica.bnf.fr) La tour Saint-Jacques est classée monument historique depuis 1862. Une station météorologique est installée à son sommet depuis 1891, ainsi qu'une station d'analyses sur la composition de l'air de Paris. D'importants travaux de restauration ont été entrepris en 2006. Ils ont duré trois ans. Après la restauration. Une vidéo : Tout en haut de la tour Saint-Jacques:ICIL'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie fut un des points de départ pour des pèlerins effectuant le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle (province de Galice, Espagne), via la ville de Tours. Les pèlerinages auraient commencé dès le XIIème siècle. A l'étude de ces pèlerinages, il apparait qu'ils n'ont pas eu l'importance qu'on leur attribue généralement (pour la France). De nos jours, la tour Saint-Jacques est encore un point de départ pour ce pèlerinage qui bénéficie d'un regain de d'intérêt depuis quelques années. La cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle.°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Les maisons à pans de bois sont rares à Paris. Les divers interdits par édit, ordonnance etc. qui se sont succédés à leur encontre les ont raréfiés. On doit y ajouter les destructions du préfet Haussmann (île de la Cité etc.), celles du XXème siècle (quartier Saint-Merri etc.). Aux 11 et 13 de la rue François-Miron (Paris IVème), on remarque deux maison à pans de bois. La Mairie de Paris indique qu'elles pourraient dater du XIVème siècle (sous Louis XI). Dans ce cas, leur date de construction serait antérieure à celle de la rue Volta. Les pans de bois de ces deux maisons, recouverts d'un enduit, n'ont été remis au jour qu'en 1967. L'architecte de la rénovation, R. Hermann ajouta un pignon au n° 11, qui avait été écrêté, et remplaça le pignon du n°13 par un nouveau. Les 11 et 13 de la rue François Miron. Détails : On voit ici l'ancien pignon du n° 13, au début du XXème siècle. En 1607, sous le règne de Henri IV, obligation (parfois non suivi d'effets) fut faite par édit de recouvrir d'un plâtrage à la chaux les maisons à pans de bois, afin de diminuer les risques d'incendie. Une ordonnance du 18 août 1667 renouvela cette obligation, suite au grand incendie de Londres (1666) où 13 000 maisons à pans de bois brulèrent.
Londres incendié. C'est tout près de la tour Saint-Jacques, rue de la Vieille lanterne (disparue en 1855, lors des grands travaux du préfet Haussmann) que l'on retrouva pendu, à une grille, le poète Gérard de Nerval , au matin du 26 janvier 1855. Cette rue se situerait aujourd'hui à l'emplacement de l'actuel théâtre du Châtelet (place du Châtelet).
Des textes localisent précisément (!) l'endroit où le poète se serait pendu :
- Ainsi, dans son ouvrage Dictionnaire historique des rues de Paris (édition de 1976), Jacques Hillairet mentionne que le milieu du rideau de scène du Théâtre du Chatelet est à la verticale de la grille où le poète se pendit. Hum-hum...
- Sur le net, nombre de blogs mentionnent que le trou du souffleur est à l'emplacement exact où se trouvait cette grille. Hum-hum...
- Le blog A.R.T (Association de la Régie Théâtrale) mentionne que le trou du souffleur est à l'emplacement précis où se trouvait le bec de gaz de la rue. Hum-hum...
- Un autre blog mentionne l'avant-scène, devant le trou du souffleur, comme étant l'emplacement de la pendaison (ce qui est plus raisonnable…)
Ce que l'on mentionne pas, c'est qu'il n'existe plus de trou du souffleur au théâtre du Châtelet (comme dans tous les autres théâtres, d'ailleurs). Il est difficile de préciser l'époque à laquelle eu lieu cet abandon, probablement échelonné selon les théâtres. A la Comédie-Française, le trou du souffleur a existé jusqu'à la fin des années 70/début 80, d'après les souvenirs de la souffleuse : COMEDIE.FRANCAISE
Le trou du souffleur. (document INA). La rue de la vieille lanterne. A droite, la grille fatidique. Au fond, la colonne - voir ci-dessous - surmontant la fontaine du Palmier (ou de la Victoire), place du Châtelet. La colonne de la Victoire, place du Châtelet. Par Gustave Doré. L'artiste a omis le chapeau que portait le poète. Le fait que Gérard de Nerval ait été découvert son chapeau sur la tête a fait douter certaines de ses relations du suicide. D'après elles, l'étouffement, faisant agiter le corps, aurait du faire tomber le chapeau. L'argument est faible, il faisait, parait-il, -18° à la fin de cette nuit là, et le corps devait être tétanisé par le froid. Et le chapeau pouvait être solidement enfoncé ! Il n'empêche, un nervalien, grand bibliophile, Éric Buffeteaud, est penché depuis de très nombreuses années sur la rédaction d'un ouvrage consacré à Gérard de Nerval. Il affirme avoir des preuves que le poète ne s'est pas suicidé. A quand la publication de ce livre, annoncé en 2007 par M. Bernard Vassor sur son excellent blog : Autour du père Tanguy.
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Crabchouff
Nombre de messages : 1148 Localisation : Nissa et Provènço Aro Date d'inscription : 13/04/2011
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pierredeparis
Nombre de messages : 724 Age : 83 Localisation : Paris Date d'inscription : 22/04/2010
| Sujet: Re: Maisons anciennes, Flamel, La tour Saint-Jacques, Gérard de Nerval et Cie… Lun 26 Mar 2012 - 13:45 | |
| Hello, Crabchouff, Thank you... |
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