La scène se passe aux Etats-Unis où l’on n’hésite pas à faire un procès pour un mot.
Deux hommes marchaient dans la rue en fin de soirée lorsqu’ils remarquèrent une jeune femme particulièrement jolie qui marchait devant eux. L’un dit à l’autre : « Je donnerais bien 100 $ pour passer la nuit avec cette femme. » A leur grande surprise, la femme entendit la remarque, se retourna et répondit : « D’accord ! ». Aussi, après avoir souhaité une bonne soirée à son ami, l’homme suivit la femme chez elle où ils allèrent immédiatement au lit.
Le lendemain matin, l’homme se prépara à partir et lui remit 50 $. Comme elle réclamait le complément, il lui rit au nez. Elle le menaça de le poursuivre en justice s’il ne la payait pas, mais il partit. Imaginez sa surprise lorsque, quelque temps plus tard, il reçut une convocation au tribunal. Il alla trouver son avocat et lui expliqua tout. Son avocat lui dit de ne pas s’inquiéter car « elle ne pourra pas obtenir un jugement en sa faveur pour cela, mais il sera intéressant de voir comment le cas sera présenté. »
Après les habituels préliminaires, l’avocat de la jeune femme s’adressa à la Cour ainsi :
« Votre Honneur, ma cliente, cette jeune femme, est propriétaire d’un charmant petit jardin entouré d’un buisson, et a accepté de louer cette propriété à ce monsieur pour une durée de temps précise et pour la somme de 100 $. Ce monsieur a pris possession de ce jardin, en a fait intensivement l’usage prévu, mais n’a payé que 50 $, soit la moitié de la somme promise, lorsqu’il a évacué les lieux. La somme n’était pas excessive car l’usage de cette propriété est très restreint, et nous demandons que justice soit rendue par le paiement du solde. »
L’avocat de l’homme, impressionné par la présentation du cas, modifia profondément sa défense :
“Votre Honneur, mon client reconnaît que cette jeune femme a une charmante propriété, qu’il a effectivement loué ce bien pour un certain temps, et qu’il a tiré un certain plaisir de cette transaction. Toutefois, mon client a trouvé un puits sur cette propriété, puits autour duquel il a placé ses propres pierres et pompe, tout le travail étant réalisé par ses soins. Nous considérons que ces améliorations apportées à la propriété sont suffisantes pour compenser le solde impayé et que la plaignante a été suffisamment compensée pour la location. Nous demandons donc que le jugement soit rendu dans ce sens. »
L’avocat de la jeune femme reprit la parole :
« Votre Honneur, ma cliente reconnaît que ce monsieur a effectivement trouvé un puits et a bien réalisé les améliorations mentionnées. Néanmoins, s’il n’avait pas été informé de la présence de ce puits, il n’aurait jamais loué cette propriété. Qui plus est, lorsqu’il a évacué les lieux, il a emporté avec lui les pierres et la pompe, il les a traînées à travers le buisson, et a laissé le trou beaucoup plus grand qu’il n’était lorsqu’il en a pris possession, risquant de le rendre accessible à de petits enfants. Nous confirmons donc notre demande. »
Et la jeune femme obtint satisfaction.