Poste Autrichienne en Turquie ??

Bonjour
Qui pourrait m'expliquer la présence de ce cachet d'arrivée autrichien sur une lettre de France de 1908 à destination de Metelin = Mytylène = Lesbos (en Turquie à l'époque) ??[img][/img]

Est-ce rare ?

Je me souviens de deux lettres dont le timbre Semeuse 10 c. rouge surchargé FM était oblitéré par un cachet autrichien (au départ donc) de Scutari en Albanie, et qui étaient très rares, vendues très cher : une est en photo sur la couverture du Yvert France tome 2 spécialisé de 1975.

bonjour,

il n'y avait plus de bureau français à Mytilène depuis 1872, il n'aurait plus dû y avoir de bureau étranger après 1874 (Union postale oblige), mais le service postal turc était considéré (à tort ou à raison) comme déplorable, et les très efficaces services de la compagnie maritime Lloyd Austriaco desservaient les bureaux que les postes autrichiennes avaient maintenu en Turquie. Le bureau de Mytilène, desservi par la Lloyd, est resté ouvert entre 1851 et 1914.

Donc j'imagine que les postes françaises utilisaient ce biais pour acheminer leur courrier pour cette destination, reçu par le bureau autrichien local, plutôt que de passer par Constantinople ou Salonique.

On peut jeter un oeil sur la suscription ?

D.

PS : Scutari doit être beaucoup plus rare sur TP ou lettre française, parce que ouvert seulement entre 1901 et 1915, pas desservi par la Lloyd, mais par le consulat autrichien, et étant probablement une destination pas fréquentée par le commerce français - on doit surtout trouver de (rares) lettres de militaires français en 1914/1915, je pense.

MERCI !
voici le recto :

[img][/img]

si je retrouve les photos de celles de Scutari, je les ajouterai aussi.

merci pour le scan.

Pas d'indication de routage, le voie autrichienne devait couler de source. Il y avait deux routes (au moins), celle de Trieste par l'Adriatique et celle de Constanza par le Danube. Je n'ai pas retrouvé de texte concernant Mytilène, il y a dans le Bulletin des postes des notes concernant la possibilité d'emploi du service autrichien pour le courrier français vers la Turquie, au fur et à mesure de l'ouverture des bureaux autrichiens (Dedeagh, Kerassunde).

Pour Scutari il y a un décret qui doit suivre l'ouverture du bureau, et qui fixe les conditions d'envoi des colis postaux. Tous ces bureaux autrichiens en Turquie étaient considéres comme équivalant à n'importe quel autre bureau dans l'Union postale.



D.

Bonjour !
Voici les deux lettres de Scutrie en Albanie, dont j'avais gardé le souvenir :

[img][/img]

avec les prix de vente de l'époque !

Et deux autres, vendues à deux reprises, un peu moins chères...

bonjour,

merci pour les images. J'ai bêtement écrit que ces lettres devaient émaner de militaires français en 1914/1915, mais à la vérité, je vois mal des bidasses en opération de guerre porter leur courrier au bureau de poste chez l'ennemi. Bref.

J'ai cherché chez notre ami Google, je n'ai rien trouvé de convainquant sur ce détachement de coloniaux. Que venaient-ils faire là ? Pas la guerre, sinon ils ne se contenteraient pas des deux timbres FM mensuels de temps de paix pour les soldats et souzoffs (loi du 29 décembre 1900). Peut-être des casques bleus en observation pendant la guerre des Balkans.

On peut se poser des questions sur la justification postale de ces pièces. D'abord, elles sont adressées à des officiers, et pas à la pauvre maman d'un brave bidasse. Ensuite, elles sont passées à découvert par la poste autrichienne (deux d'entre elles, de surcroît adressées au même gars le même jour ), ce qui n'était pas trop règlementaire. Comment la poste autrichienne justifie t'elle cela, et comment rentre t'elle dans ces frais, je serais curieux de la savoir ... La troisième n'a pas de marque postale visible (timbre albanais sans dateur ?), la quatrième, à la rigueur, est traitée par un ambulant d'échange qui a pu ouvrir une dépêche close contenant des lettres militaires. Mais d'ici à ce que ce soit des fabrications (éventuellement d'époque, et au moins pour les trois premières), il n'y a pas des kilomètres.

Je me suis posé la question du tarif : port intérieur à l'étranger ? Il semble que ce soit correct, si l'on en croit l'instruction 604 consécutive à la loi du 6 mars 1906, les lettres des militaires à l'étranger payent le tarif intérieur (en temps de paix), à conditition toutefois que cette instruction ne concerne pas uniquement les courriers électoraux, il y a ambigüité dans le titre (merci aux rédacteurs des postes).

Doutant perpétuellement de tout, je me méfie par principe de ces courriers exceptionnels qui se vendent très cher dans les enchères de prestige. C'est dommage, ça me gâche le plaisir .

Mais je me gourre peut-être complètement, merci de me le démontrer.

D.

Voici un extrait d'un journal sur les opérations de CORFOU : "G. Article du journal Le Matin de Paris, le 14 mars 1916, intitulé "Retour d'Albanie - Nos coloniaux racontent ce qu'ils ont vu".
Marseille, 13. Du correspondant particulier du Matin.

Communiqué par Marc Terraillon dans le forum 1914-1918 (14.05.2005)

Les soldats coloniaux français envoyés, en Albanie pour maintenir l'ordre avec les autres troupes du contingent international, viennent de rentrer à Marseille, après 32 mois de séjour dans les Balkans. Le détachement qui appartient au régiment colonial, revient presque complet; à peine manque-t-il une dizaine d'hommes sur l'effectif de 300, qui, malade en Albanie, furent évacués sur la France et l'Italie. C'est en 1913 que cette compagnie s'embarqua à Toulon pour les Balkans.

Le détachement resta d'abord à Scutari jusqu’au moment de l'agression austro-allemande; il fut mis alors à la disposition du Monténégro et se rendit à Cettigné, où il demeura jusqu'en janvier dernier. Bien que ne participant pas aux opérations, nos coloniaux purent en suivre toutes les péripéties et ils sont unanimes à reconnaître que les vaillants montagnards défendirent énergiquement leur patrie; mais après que la Serbie fut envahie, la petite armée monténégrine, qui comptait près de 40 000 hommes au début de la campagne, avait vu ses forces réduites au cours des actions sur la frontière d'Herzégovine. Elle ne possédait plus d'artillerie et encore moins de munitions et le front qu'elle avait à couvrir s'étendait sur un espace de près de 250 kilomètres; le Lovtchen, considéré comme inexpugnable, devenait lui-même intenable devant une armée ennemie nombreuse, bien équipée et pourvue de batteries de montagnes démontables. Les quelques canons de marine envoyés par la France n'avaient eux-mêmes qu'un rôle éphémère à remplir. Eh bien ! Malgré toutes les difficultés le malheureux Monténégro, en proie a la disette, demeura jusqu’au bout avec un moral excellent.

La sobriété extraordinaire du peuple lui permit de résister aux plus dures fatigues, avec quelques galettes de maïs et un peu d'eau.

Des vieillards, des femmes, des enfants moururent de privations à la fin de l'année dernière. Les arrivages de vivres ne parvenaient qu'irrégulièrement en raison des nombreuses difficultés qu'il fallait vaincre et la disette qui s'était établie dans le pays presque au début de la guerre devint plus grande encore dans les derniers mois de 1915 et les souffrances du peuple furent alors terribles; les pommes de terre se payaient 1 franc 50 l'oka (un kilo et demi), la faine et le riz valaient 3 francs l'oka; plus tard, il n'y eut plus de prix et une bouteille de vin ordinaire valait de 10 à 15 francs. Le détachement de nos coloniaux, lui, recevait assez fréquemment des envois de farine et alimenta sur ses propres réserves un certain nombre de pauvres gens. Dans les derniers jours de 1915, on vit des gens affamés se ruer à l'assaut des rares boulangeries, il fallut établir des réseaux de fils de fer barbelés dans les rues pour interdire à ces malheureux l'accès des boutiques; les soldats continuaient pourtant à se battre ayant chacun une galette de mais a la ceinture.

Lorsque la retraite devint inévitable, le roi réunit le détachement français et pris congé de lui.

Il était fier de nous, me dit un colonial, il nous avait déjà réunis après la bataille de la Marne pour féliciter en nous les soldats de la France, dont ses frères venaient de sauver la civilisation.

Le détachement français quitta Cettigné le 13 janvier, pris part à la retraite des Serbes réfugiés au Monténégro. Après des marches pénibles qui durèrent 12 jours, ils arrivèrent à Durazzo où ils furent reçus par les troupes italiennes; deux jours après, le détachement partait pour Corfou à bord du Memphis qui fut coulé peu après, nos soldats restèrent un mois à Corfou et dans l'île voisine de Palo dont on avait décidé l'occupation, croyant qu'elle servirait de base de ravitaillement aux sous-marins ennemis; ils partirent ensuite pour Marseille ou ils arrivèrent avant-hier sans incident notable.

Cité dans le rôle de la France dans l'annexion forcée du Monténégro, publié par le ministère des affaires étrangères monténégrin, 1921, p 157-158"

Doudad a écrit:

J'ai cherché chez notre ami Google, je n'ai rien trouvé de convainquant sur ce détachement de coloniaux. Que venaient-ils faire là ? Pas la guerre, sinon ils ne se contenteraient pas des deux timbres FM mensuels de temps de paix pour les soldats et souzoffs (loi du 29 décembre 1900). Peut-être des casques bleus en observation pendant la guerre des Balkans.

Bonjour,

Comme le montre le topo présenté par tughra, l'histoire de ce détachement est en deux périodes, la seconde étant plus commentée sur la toile que la première.

Première période : en 1913, suite aux traités de paix mettant fin aux guerres balkaniques (ayant opposé certains états des Balkans à la Turquie d'Europe), les grandes puissances (Grande Bretagne, Allemagne, Autriche-Hongrie, Russie, France) installent des détachements militaires dans la région (casques bleus). Le détachement Français est à Scutari. Il n'y a pas, pour moi, d'inconvénient à ce qu'il utilise la poste autrichienne. Cela étant je suis d'accord que les plis présentés paraissent "philatéliques" (un sport estimé des officiers français).

Seconde période : première guerre mondiale. Le détachement quitte l'Albanie pour le Montenegro, etc. Y a-il du courrier fin 1914 depuis Scutari, je n'en sais rien.

Bruno

MERCI pour ces renseignements éclairés !

sower13 a écrit:

[img][/img].

Petite remarque qui n'ajoute rien au sujet. L'oblitération de Nice est clairement celle d'une machine Daguin.
Lulu

bonjour,

bc92 a écrit:

Il n'y a pas, pour moi, d'inconvénient à ce qu'il utilise la poste autrichienne.

décret du 11 avril 1900, BM5 p255

J'ai un doute, tout de même ...

D.

... et je préfère ne pas causer du décret du 20 mars 1888, remplacé par celui du 11/4/00, encore plus restrictif.



Bref, il me semble que pour bénéficier du tarif intérieur à l'étranger, il faut utiliser des moyens français, môssieur !

D.

Il est évident que l'on peut se poser de nombreuses questions sur la lettre ex collection Dubus (belle somme pour de la complaisance), mais la lettre à entête du détachement français d'infanterie coloniale est superbe et ne me pose aucun problème.
Concernant celle avec le numéro 6439 il y a de fortes présomptions pour que l'expéditeur ou les destinataire soit les deux, étaient philatélistes.

Par contre, histoire de digresser un peu, je ne m'explique pas la note parue au bulletin de juillet 1920 qui accorde le régime intérieur aux militaires de l'armée d'Orient et à leurs familles (d'accord), oblige les civils lambda à affranchir au tarif international (voir les lettres de la poste militaire française à Constantinople), mais qui accorde le régime intérieur aux correspondances civiles de toute nature de ou pour la Syrie et la Cilicie.

Pourquoi deux poids et deux mesures entre Constantinople et les autres ? Ah, si nous avions parmi nous un académicien spécialiste des tarifs du Levant des années 20, il pourrait m'éclairer, c'est certain ...

D.

Il est fort le Doudad !!!!

Pour répondre sommairement à ton interrogation, l'administration a depuis longtemps fait un distingo entre les bureaux français (Constantinople, Smyrne, Rhodes, etc....) et les colonies ou le Mandat comme la syrie ou Cilicie
Je vois très bien cette note parue au bulletin de juillet 1920 mais je ne la retrouve plus dans ma doc.Cette note ne ressemble à rien surtout concernant la Cilicie:

Le courrier adressé aux et par les militaires disposait de la franchise pour les correspondances à destination de la France même après juillet 1920

[img][/img]

Nous sortons dangereusement de la poste autrichienne en Turquie pour glisser vers les tarifs post ottoman et mandataires ....

D'accord, ça explique la différence de statut. La note dont je parlais est dans le bulletin 12 de 1920 p.467.

La note du 17 mars 20 que tu montres a servi aussi a prolonger la franchise des militaires français en Allemagne.

Sinon, la digression, sur ce forum, c'est plus qu'un sport, c'est un art de vivre.

Merci.
D.

J'entends bien je l'ai retrouvée entre temps
][/img]


Mais je vois pas pourquoi comme semble l'indiquer cette note que les militaires ne disposent plus d'une franchise postale !!! le décret et non pas la note du 17 mars est très clair et ce n'est pas cette dernière publiée en 1920 dans le bulletin N°12 à la page 467 qui va changer la donne dans uns sens comme dans l'autre

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[img]https://servimg.com/view/17769762/9][/url][/img][img

tughra a écrit:

Il est fort le Doudad !!!!

Tu ne crois pas que l'on décerne le grade honorifique de QM-H ( Quartier Maître d'Honneur ) à n'importe qui !!!!!!!!!!!

Une seule chose m'avait fait hésiter ... vous savez laquelle ....!!!!!!!

Andres

bonjour,

merci, Mon QM-1, c'est bon de savoir qu'on peut compter sur le soutien indéfectible de sa hiérarchie.

Fin 1919, c'est la reprise de la franchise en temps de paix (circulaire du 2/11/1919) pour deux lettres par mois concernant les HDR et sous-offs. Du coup, les officiers n'en bénéficient plus, par contre ils bénéficient du tarif intérieur même à l'étranger (décret de 1900 qui dans le BM5). Ensuite, il y a la loi relative à la date de cessation des hostilités, qui précise que les conditions de guerre sont applicables aux troupes chargées des opérations du maintien de la paix, et bénéficient donc la franchise totale, y compris pour les officiers (voir décret du 17 mars 1920). Les personnels hospitalisés pour cause de guerre gardent également la franchise de guerre, sauf erreur.

La note au sujet de Constantinople/Cilicie doit vouloir dire que les militaires de l'Armée d'Orient n'ont pas la franchise, sauf 2 lettres pour les HDR et SO, mais que eux et les familles ont le régime intérieur. Et que les civils ont le régime intérieur aux colonies, mais pas dans les BFE.

D.

Merci pour cette interprétation ça peut effectivement tenir la route

bonsoir à tous

pour une première visite sur votre forum , j'en prends plein la vue !

un vrai plaisir .

Du savoir , de la courtoisie

(je connais au moins un forum ou le modérateur
doit être schizophrène chutt... )


déjà là je ne regrette pas mon inscription !

merci pour ce cours de règlement postale et toutes les précisions !

bien a vous
cdlt

lionel nivelle

Kuèmache a dit:

Citation :

La note au sujet de Constantinople/Cilicie doit vouloir dire que les militaires de l'Armée d'Orient n'ont pas la franchise, sauf 2 lettres pour les HDR et SO

N'est-ce pas plutôt que ces militaires avaient la FM pour les lettres simples et CP, et le tarif intérieur pour les lettres lourdes, recommandées, etc.

Je dis ça car, étant sans grade, je puis me tromper à volonté!

JC

Si j'ai bien compris, cette carte de Smyrne pour Constantinople de 1922 a été affranchie au tarif international à tort?


déjà qu'elle était moche, elle est même pas au tarif! J'vais finir par la refiler à Arnaud...
JC

Salut,

marcorse a écrit:

cette carte de Smyrne pour Constantinople de 1922 a été affranchie au tarif international à tort

si l'expéditeur et le destinataire ne sont pas des militaires de l'Armée d'Orient, mais par exemple des fonctionnaires civils opérant en dehors des opérations de maintien de la paix, alors il me semble que cette carte doit payer le tarif international, même si elle est passée par la poste militaire.

D.

Bonjour Jean-Claude,

Carte postale for intéressante.Moi je suis preneur
Le destinataire n'est pas considéré comme un militaire en campagne d'ou certainement franchise non acceptée

..... cela semble rejoindre l'hypothèse de JF
ça se bouscule sur lr sujet depuis hier .....

Donne-moi ton adresse par MP et je te l'envoie... Arnaud, tu t'es fait eu!

Voici deux nouvelles lettres avec cachet d'arrivée de la poste autrichienne en Turquie.
Je les ai trouvées l'une et l'autre à + de dix ans d'intervalle.
Il ne devait pas y avoir foule à Chio qui recevait du courrier venant de France à l'époque !...

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Bonsoir à tous,

Histoire de ne pas laisser à sower 13 le monopole des lettres à destination de Chio voici une petite carte postale de Cilicie durant l'intermède de l'utilisation des timbres EEF en Cilicie (cf. Documents Philatéliques N° 210 Page 19 à 24) Malheureusement elle est affranchie 1 millième de trop.Je l'ai aussi achetée cette année et j'ai vu tès récemment chez un marchand une lettre à destination de Chio