Convoyeur auxiliaire

bonsoir,

le 19 juin 1871, la ligne ferroviaire minière de La Peyrouse à St-Eloy-les-Mines (Puy-de-Dôme) est ouverte au public. C'est un cul de sac, La Peyrouse étant placée sur la ligne Montluçon à Gannat, et la ligne s'arrêtant à Saint-Eloy, 11 km plus loin.

Il y a sur la ligne un convoyeur auxiliaire, dont le rôle de base est d'accompagner la dépêche (IG 1868-38), remise par l'ambulant à La Peyrouse, renfermant les lettres affranchies et franches adressées à Saint-Eloy (Conseil général du PdD, avril 1877).

Je ne trouve pas trace de ce convoyeur dans le Pothion. Ce convoyeur auxiliaire était-il dépourvu de timbre à date ? Pourtant, il était sensé lever à son arrivée la boîte de Saint-Eloy, et en faire la distribution ("opère la distribution à Saint-Eloy", CG du PdD). Tâche singulière pour un convoyeur, convenons en, et il lui fallait bien oblitérer ce courrier de la ville pour la ville.

Mais avec quoi ? Zatise ze couetcheune ... Avec un timbre d'entreposeur ?



D.

Bonjour,

Je n'ai pas la réponse, quelques considérations connexes :

- St-Eloy ouvre son bureau en tant que recette en 1884, et se voit équiper d'un type 18 (selon D. Lavarack). Le numéro blanc dans la nomenclature est le 7463.

- Je n'ai pas le Pothion gares, mais A. Mathieu donne le type 17 "Gare de St-Eloy", avec une cote croquignolette de 300 F sur CP (100 F en détaché), francs de 1976. Ce qui pointe vers un usage très restreint, même s'il y a plus rare. Le type 18 de St-Eloy (à partir de 1884 donc) n'est donné que pour 3 F (même pas 3 francs six sous).

- Pas trouvé non plus St-Eloy ou La Peyrouse dans les Pothion convoyeurs.

Tu en sais plus sur la durée postale de cette ligne La Peyrouse - St-Eloy ? On a l'impression qu'elle a été courte, puis que St-Eloy a trouvé un trafic non négligeable quelque part entre 1884 et disons 1890 ?

Bruno

bonsoir Bruno,

merci pour ces précisions.

Je suppute que l'emploi du convoyeur-auxiliaire comme facteur rural (!) a cessé à l'ouverture de la recette de Saint-Eloy. Donc 75/84, grosso-merdo.

La ligne à été prolongée sur Saint-Gervais-d'Auvergne en 1902, le tronçon Volvic-Saint-Gerorges-Les-Ancizes a été ouvert en 1908, et la jonction Saint-Gervais-Les Ancizes a été faite en 1909 après l'ouverture du viaduc des Fades, construit par les anciens Ets Cail dont on a déjà parlé ici, me semble t'il. Ligne fermée en 2007, faute d'argent pour l'entretenir.

Saint-Eloy était un centre minier important avant que le charbon ne fasse plus l'affaire. La ligne de La Peyrouse était reliée à Moulins ou Gannat, et à la grande ligne Clermont-Paris. Tu peux la retrouver planche 4 du Lux T2, Paris-Orléans.

D.

Bonsoir,

Catalogue Pothion - Gares, édition 1978 : indice 14 pour le type 17 de la Gare de St Eloy

bonjour,

quelques détails sur le travail confié à notre ami auxiliaire :


CG PdD 1877-04

Le voeu dont auquel on cause du surplus, c'est la création d'une distribution à La Peyrouse, voeu rejetté par l'Administration.

On demande au convoyeur de lever la boîte de gare à son arrivée. Etait-ce lui qui faisait fonction d'entreposeur ? Pas impossible. Il oblitèrerait (?) alors les lettres locales avec le type 17 de la gare avant de les distribuer, en compagnie de celles de la dépêche qu'il a convoyé, ce qui expliquerait la rareté du type 17. De quand date ce type 17 ?

Il fait aussi dépêche pour les autres correspondances après la deuxième levée de la boîte, type 17 sur la suscription, comme pour la CP en illustration. Et il y avait en parallèle une boîte rurale dépendant de Montaigut-en-Combraille (Les cons braillent, la caravane passe, à dit le Seigneur).

Connaît-on d'autres exemples de convoyeurs-entreposeurs-facteurs ?

D.

Salut JF,

Si je comprends bien, St Eloy bénéficierait de 2 distributions et de 3 levées:
- une distribution réalisée par le convoyeur auxiliaire et 2 levées (une en arrivant, l'autre en partant à 6hres du soir). Visiblement il laissait dans le boîte le courrier pour le reste de la Circonscription de Montaigut en Combraille
- une distribution réalisée par le facteur de Montaigut en Combraille et une levée (peut être après 6hres du soir?)
De plus on parle de "la boîte", je suppose qu'il s'agit de la boîte de la station.
Dans le cas d'une lettre de St Eloy pour St Eloy mise avant l'arrivée du convoyeur dans la boîte de la gare, comme cela se passait-il? Quelle timbre devait être frappé sur la suscription, sur le timbre-poste?

Etonnant comme système pour une commune de 2393 habitants en 1876 bénéficiant aussi d'une station de télégraphe.
Emmanuel.

bonjour Emmanuel,

dans l'état actuel de mes (pauvres) connaissance, je supputerais qu'il y avait effectivement trois levées : une à la boîte de gare à l'arrivée du convoyeur (timbre de la gare de Saint-Eloy, 1E/ ???), une autre à la boîte rurale (???), une troisième avant le départ du convoyeur (gare de Saint-Eloy, 2E/ ???).

Et deux distributions, le matin par le convoyeur, et dans la journée par le facteur rural de Montaigut (Saint-Eloy et Montaigut sont actuellement limitrophes).

Je suppute derechef que les lettres mises à la boîte de gare destinées à la commune même étaient frappées et oblitérées du timbre d'entreposeur - les autres juste sur la suscription, avant mai 1876.

On manque un peu de matériau pour vérifier tout ça sur pièces ...

D.

PS : une petite digression (mon quart d'heure social) pour dire qu'à mes débuts de fonctionnaire, j'ai travaillé avec un vieux mineur de Saint-Eloy, reconverti après avoir passé une bonne partie de sa vie à la mine. Il est mort un peu après son départ à la retraite, pour cause de silicose ou d'alcoolisme, ou des deux. Comme quoi, l'allongement de la durée de vie des travailleurs, c'est une pure vue de l'esprit des technocrates parisiens, qui ne se sont jamais trop usé les bras, ni le reste.

Doudad a écrit:

On manque un peu de matériau pour vérifier tout ça sur pièces ...

Une petite bafouille au chef d'atelier de l'A.H.P.M.R pour le Puy de Dôme ne serait peut être pas du luxe?

Doudad a écrit:

PS : une petite digression (mon quart d'heure social) pour dire qu'à mes débuts de fonctionnaire, j'ai travaillé avec un vieux mineur de Saint-Eloy, reconverti après avoir passé une bonne partie de sa vie à la mine. Il est mort un peu après son départ à la retraite, pour cause de silicose ou d'alcoolisme, ou des deux. Comme quoi, l'allongement de la durée de vie des travailleurs, c'est une pure vue de l'esprit des technocrates parisiens, qui ne se sont jamais trop usé les bras, ni le reste.

J'ai même cru comprendre que 10% des cotisants ne profitent jamais de leur retraite.....
Emmanuel

Bonjour JF,

Doudad a écrit:

c'est une pure vue de l'esprit des technocrates parisiens, qui ne se sont jamais trop usé les bras, ni le reste.

Est-ce vraiement réservé au parisiens ... ?
Si ce n'est pas du sectarisme ...

Eric

bonjour Eric,

"parisiens" n'était pas à prendre en tant que "nés à Paris", mais en tant que "décidant depuis Paris", les décisions arbitraires au nom de "tous les français" se prenant beaucoup plus souvent à la capitale que dans la cambrousse profonde.
Mais il y a certainement aussi des technocrates à Saint-Eloy-les-Mines, désolé pour l'exclusive, je retire le "parisiens" ...

Citation :

Une petite bafouille au chef d'atelier de l'A.H.P.M.R pour le Puy de Dôme

ah bon, il existe un chef d'atelier de l'A.H.P.M.R pour le Puy de Dôme ? Je me renseigne.

D.

Doudad a écrit:

ah bon, il existe un chef d'atelier de l'A.H.P.M.R pour le Puy de Dôme ? Je me renseigne.

Ne te renseigne pas plus loin que le n° 344 des FM(mars 2011), page 38.
Emmanuel.