trajet d'une lettre en 1877

Bonjour,

J'ai acheté il y a quelque temps cette lettre :



A première vue rien d'exceptionnel, mise à part les indications de l'ancien propriétaire en bas à gauche.
Et en effet au verso ont y trouve rien que 3 Convoyeurs-Stations.



Trois départements à récupérer pour recréer le trajet.



(je ne sais pas ce que ça va donner, l'image est grande) donc je me suis amusé a refaire le trajet, qui à permis à cette lettre de mettre 2 jours en 1877 pour arriver à destination.
Le 10 elle est déposée à St Gaudens, prend le convoyeurs-station le 11 en direction de Lourdes, puis prend la ligne Toulouse-Pau au départ à St-Pé, arrive à Pau, oblitération à Pau, l'arrivée sera signalé à Dax le 12, entre-temps il y a eu l'empreint de la ligne Toulouse-Bayonne, toujours le 11.

D'autres exemples de ces multiples empreintes stations ?

Une question cependant, pourquoi l'empreinte de Pau le 11 ?

Sincèrement,

Michel

Bonjour,

très intéressant. Ce verso aurait passionné l'ami Gilles Lapasset.

Je dirais que la situation vient de l'absence d'ambulant direct (sans transit bordelais) entre Bayonne et Toulouse, qui n'interviendra pas avant fin 1892. Du coup, les correspondances sub-pyrénéennes empruntent une chaîne de convoyeurs, avec Pau comme point central.

Il semblerait que Saint-Gaudens ait transmis une dépêche au convoyeur Toulouse à Lourdes, qui l'a transmise ensuite à son collègue du Lourdes à Pau. Légèrement à la bourre, celui-ci n'a traité la lettre qu'à la halte de Saint-Pé (première station), ou alors il avait anticipé sa manipulation dateur. Dépêche faite pour Pau, plaque tournante. Pau transmet au convoyeur Pau à Bayonne, qui fait dépêche directe pour Dax, peut-être via Puyoo et courrier d'entreprise.

Pourquoi pas dépêche directe de St-Gaudens à Pau, puis de Pau à Dax (via les convoyeurs) ? Sans doute que les convoyeurs manipulateurs avaient des prérogatives importantes, à cette époque, en l'absence d'ambulants.

D'autres exemples seraient captivants.

D.

Doudad a écrit:

Légèrement à la bourre, celui-ci n'a traité la lettre qu'à la halte de Saint-Pé (première station), ou alors il avait anticipé sa manipulation dateur.

Sur cette ligne Lourdes-Pau et dans ce sens, Pothion indique le tàd  station Lourdes comme non rencontré. Le tàd de St-Pé doit donc être systématique pour les plis pris en charge à la gare de Lourdes.

A noter que St Pé (de Bigorre) était dans le 63, pas dans le 64, la couronne de St-Pé comporte toujours cette erreur.

Bruno

Doudad a écrit:

très intéressant. Ce verso aurait passionné l'ami Gilles Lapasset.
... / ...
D'autres exemples seraient captivants.

Bonjour à toutes et tous,
puisque Doudad nous tend la perche, je propose un exemple de ce que l'on peut trouver. Je joins une petite carte pour bien visualiser les destinations...



Recto:
- lettre-timbre C/₂ de la boîte rurale supplémentaire de Ste Gemme Martaillac (lettre sans correspondance mais origine déjà déterminée)
- PC 449,
- timbre à date T.22 de Bouglon du 28.06.1858,
- l'adresse initiale est rayée et complétée par "pp Monbeau / par Fumel".



Verso:
1- La lettre ayant été introduite dans le circuit postal après la dernière levée du 28, le distributeur appose le timbre à date du 29, date réelle de l'expédition,
2- Le timbre à date de Marmande montre que la dépêche constituée a été confiée à l'entrepôt de dépêches desservi par courrier(s) d'entreprise(s) au Clavier (lieu dit de Bouglon, rattaché à Marmande),
3/4 ou 4/3- Ambulants de jour "Toulouse à Bordeaux" et "Bordeaux à Toulouse" du 29: la lettre voyage ..
5- ambulant de nuit "Cette à Bordeaux" du 29
6- arrivée à Meilhan, première destination, le 30.06.1858,
7- après avoir constaté et noté le changement d'adresse, la lettre repart le 30.06.1858 par l'ambulant de nuit "Bordeaux à Cette",
8- le 30.06.1858, la lettre arrive enfin à Fumel, pour être distribuée à Monbeau, sur le territoire de la commune de Saint Georges.

Bien entendu, rien n'est fixé surtout pour ce qui concerne les va-et-vient dans les ambulants.
Bonne fin de journée.
Mc

... et la carte ...

bonsoir,

les tribulations ambulantes de cette jolie lettre redirigée sont intéressantes, certes, mais le sujet initial portait sur la transmission "d'un seul tenant" par une chaîne de convoyeurs-station. Cas beaucoup moins fréquent ...

D.