Bonjour à toutes et tous,
Bonjour Emmanuel,
En attendant une réponse des "forumeurs" , je pense avoir trouvé l'explication de la monnaie utilisée dans les camps. Plutôt qu'un long discours, je vous transcrit un extrait qui, je le souhaite vous apportera l'explication de ces bons:
« ...Si les notables disposent d'argent, la plupart des internés doivent compter sur l'envoi de mandats par les familles. Ils sont alors à la merci des mesures de rétorsion prises entre belligérants. La principale, adoptée en juillet 1916, est la retenue de 20 % sur toutes les sommes envoyées aux internés allemands, même quand elles proviennent de France où des pays neutres …
Mais tous les internés ne peuvent compter sur leurs familles. À leur disposition et ne peuvent aller à la cantine qu'en gagnant un peu d'argent, en travaillant pour leurs codétenus ou dans les ateliers du dépôt...
Devant le grand nombre d'internés nécessiteux, les gouvernements belligérants décident assez rapidement d'aider leur coreligionnaires en leur versant des allocations mensuelles...
Cet argent, les internés n'en ont pas l'entière disposition. Afin de décourager les tentatives d'évasion il est retiré à chaque arrivée dans le dépôt, mais on tolère le maintien d'une certaine somme pour les achats en cantine, fixée à 20 francs par semaine en juin 1916.
A la même époque on en vient à remplacer cet argent par une monnaie spécifique sous forme de jetons ou de papier-monnaie n'ayant cours que dans le dépôt. L'avantage est double : d'une part, cette monnaie est inutilisable en cas d'évasion, d'autre part, ce système inspiré d'une pratique en usage dans les cantines des grandes usines et adopté déjà dans les camps de prisonniers de guerre, permet de simplifier le contrôle de la comptabilité des internés. La circulaire du 22 septembre 1916 généralise ce système : « ces jetons de 0,05F, 0,10F, 0,50F, 1F et de 5F devront porter l'estampille de la Préfecture de façon à éviter toutes fraudes...
...Certains directeurs (de camp) craignent cependant que les jetons incitent au jeu ; à Sieck et Kerbénéat (Finistère) on a purement et simplement supprimé toute monnaie, « chaque interné est pourvu d'un carnet de poche portant l'indication de son avoir... »
Source : « Les camps de concentration français de la première guerre mondiale » de Jean-Claude FARCY, éditions Anthropos.
Cordialement
Robert