Lettre locale taxée 1866

Bonsoir,

Dans le cadre de ma collection, j'ai ce pli:



Les lettres locales non affranchies locale sont taxées à compter du  1er janvier 1863 à 1,5 fois le tarif des lettres affranchies : quel est le texte qui a instauré cet usage ?

Pour le timbre (apparemment un type 1) comment peut on distinguer l'impression typographiée de la lithographiée?



François

Bonsoir,

La loi du 2 juillet 1862 applicable au 1 janvier 1863 instaure la prime à l'affranchissement dans le tarif local.

Voir aussi le Bulletin mensuel 58 de décembre 1862, circulaire 274.

(source : Introduction à l'histoire postale, 1848-1876, Chauvet - Brun).

Les 15c taxe lithographiés (dits type 2) sont de l'émission de Bordeaux de fin 1870, et se reconnaissent à l'accent grave du "à" de "à percevoir", plus horizontal.

Les typographiés de 1863 se déclinent en deux sous-types (1A et 1B), variantes dans la forme du "à".

Bref, ton timbre est typographié, ne serait-ce que par la date, mais au vu du scan je ne distingue pas entre 1A et 1B.

Bruno

Bonjour,

D'après ma documentation "Catalogue Encyclopédique Marianne" de Brun François et Stroch, il est assez aisé de reconnaitre le type 4 (lithographié) du type 3 ou 3A (typographié).

L'accent aigue sur le à de à percevoir est semble t il le point à vérifier (voir ci-dessous pour les explications).

Vous noterez que chacun à sa propre numérotation, ce qui ne facilite pas notre vie.

Par contre, je suis preneur d'explications sur les chiffres des angles arrondis permettant de différencier les types 3 et 3A (je n'ai rien compris).

Bonne journée.

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Bonjour à tous et bises aux dames,

Comme bien souvent, le retour aux sources est bénéfique...

L'un des grands spécialistes des "Taxe-carrés", Pierre Germain, fourni* un schéma simple pour la différenciation des  15c.


Les types I et II (3 et 3A de Brun) se différencient grâce à la partie supérieure du "a", pratiquement fermée.

Pour l'identification du lithographié, il signale l'existence de "signes secrets"


A bientôt.
Michel   

* P. GERMAIN - Les Chiffres-Taxe carrés Français (1859-1882) - Paris 1956 -(pp.65/66)

Bonjour,

Merci Bruno pour la référence du texte (l'ouvrage cité me manque bien et je n'ai pas réussi à m'en procurer un)

Merci Michel et Daniel      pour ces précisions philatéliques.

Il me reste une question, peut être bête : pourquoi s'obstiner en 1866 à ne pas affranchir son courrier ?
L'apparition des timbres taxe semble répondre en partie à la question : la pratique devait être assez courante. . .
Reste une pratique qui à nos yeux - 150 ans plus tard, surprend.

François qui vous cède un peu de  

bonjour François
du soleil , certes , mais aussi un bon coup de mistral   
pescator

frame01 a écrit:

Il me reste une question, peut être bête : pourquoi s'obstiner en 1866 à ne pas affranchir son courrier ?
L'apparition des timbres taxe semble répondre en partie à la question : la pratique devait être assez courante. . .
Reste une pratique qui à nos yeux - 150 ans plus tard, surprend.

En 1866, la grand majorité du courrier de bureau à bureau est tout de même affranchie, la progression a été rapide à partir de juillet 1854.

Pour le courrier local, l'administration a donc tout de même attendu 1863 (10 ans) pour généraliser la prime à l'affranchissement. Que trois ans plus tard il y ait encore des courriers locaux non affranchis n'est donc pas particulièrement étonnant, d'autant que dans un contexte local il peut encore y avoir des raisons de politesse, ou d'obligeance de la part d'un commerçant envers ses clients particuliers (en rappelant que dans les temps anciens la politesse était subtile : règle générale écrire en port dû, exception pour certains types de destinataires comme les hommes de loi, ecclésiastiques ...) Tout cela non limitatif.

L'apparition du timbre-taxe (en 1866, il est encore limité aux lettres locales) ne relève pas tant du volume de plis à taxer que du désir de mieux contrôler la perception de l'acheminement des plis directement confiés aux facteurs et qu'ils pouvaient délivrer discrètement sans en référer à leur bureau.  

Bruno

Bonsoir Bruno,

Merci beaucoup pour cette excellente et instructive leçon de savoir-vivre du milieu du 19e siècle     

François