Boite mobile drômoise, 1870

Bonjour,

Voici une lettre de la Drôme pour Lyon en 1870 (Delcampe #505763396), qui porte au recto le timbre ovale BM, le timbre à date au type 22 d'Anneyron (Drôme), l'oblitération par le losange de l'ambulant Marseille à Lyon. La lettre est rédigée Anneyron, le ..., et porte un cachet commercial d'Anneyron.
Au verso, le timbre à date de l'ambulant et l'arrivée à Lyon.





Puisque Anneyron a timbré, c'est qu'il est le premier bureau à trouver la lettre dans la boite mobile. Pour autant, la lettre devant poursuivre son trajet par le courrier d'entreprise, Anneyron ne frappe pas le BM, ce sera fait plus loin. Et en principe il devrait oblitérer, mais il ne le fait pas.

La distribution d'Anneyron correspond avec St-Vallier et Moras (en 1852 du moins). St-Vallier est une gare sur Marseille-Lyon. Mais si Anneyron avait placé la lettre dans une dépêche pour St-Vallier, nous aurions le tàd de St-Vallier en passe, et l'oblitération par le GC de St-Vallier.

Il semble donc qu'Anneyron remette la lettre dans la liasse de la boite mobile, et que cette boite mobile ait été ensuite levée en gare ou par l'ambulant, lequel a oblitéré et frappé le BM.

Pourquoi Anneyron n'a-t-il pas oblitéré ? Oubli peut-être, mais Lissarrague nous dit que cela se voit parfois, assez souvent pour soupçonner une pratique volontaire traduisant la non-vérification de l'affranchissement, mais qu'aucun texte ne vient étayer. Voir Les boites mobiles de la voie de terre, FM 314 sup., pp 53-55. Il ajoute que Tanter et lui ne sont pas (complètement) d'accord sur le pourquoi de la chose.

Qu'en pensez-vous ?

Bruno

bc92 a écrit:

Puisque Anneyron a timbré, c'est qu'il est le premier bureau à trouver la lettre dans la boite mobile. Pour autant, la lettre devant poursuivre son trajet par le courrier d'entreprise, Anneyron ne frappe pas le BM, ce sera fait plus loin. Et en principe il devrait oblitérer, mais il ne le fait pas.

C'est La grande question : to oblitérate, or not ?

http://jef.estel.pagesperso-orange.fr/mobile/boitebrissac.html

Je crains que nous n'ayons pas la réponse. J. Lissarrague a réécrit la-dessus dernièrement (mars 2016 FM et deux suites), mais en se répétant, à mon avis, et en introduisant de plus l'idée que le timbrage n'était pas lié, pour l'Administration, à la vérification (ce n'est effectivement pas le cas dans cet exemple particulier, mais est-ce vraiment voulu par l'Administration ?).

Citation :

La distribution d'Anneyron correspond avec St-Vallier et Moras (en 1852 du moins). St-Vallier est une gare sur Marseille-Lyon. Mais si Anneyron avait placé la lettre dans une dépêche pour St-Vallier, nous aurions le tàd de St-Vallier en passe, et l'oblitération par le GC de St-Vallier.

Anneyron ne doit pas faire dépêche, cf. la circulaire 502 de 1867 :

"Dans le premier bureau de passage, l’agent après avoir fait l’ouverture de la boîte mobile, timbrera sur la suscription, du timbre ordinaire du bureau, toutes les lettres qu’on en extraira. Puis il fera le tri de ces correspondances en trois catégories, savoir :
1) Lettres distribuables par son bureau
2) Lettres à destination du bureau du point de départ du courrier, ou qui doivent être acheminées en passe ce bureau
3) Lettres à destination des bureaux restant à desservir par le courrier, ou qui doivent être dirigées par ces bureaux.
Les deux premières catégories de lettres sont retenues par le receveur. Les lettres de la troisième catégorie seront réunies en une liasse sous croisé de ficelle et remises dans la boîte mobile."

Citation :

Il semble donc qu'Anneyron remette la lettre dans la liasse de la boite mobile, et que cette boite mobile ait été ensuite levée en gare ou par l'ambulant, lequel a oblitéré et frappé le BM.

Ce qui est une procédure normale, considérant qu'Anneyron n'a pas oblitéré, et que le terminus du courrier est la gare.

Ces lettres sont intéressantes, relativement peu communes (sauf l'exception de Lavardac, où l'archive est abondante). Je pense que du fait qu'ils remettaient les lettres dans la liasse, certains directeurs/distributeurs se sont sentis dégagés de l'obligation de vérifier/oblitérer - avant, circulaire 393 de 1862, ils timbraient, vérifiaient et faisaient dépêche.

D.

PS : l'apport de la circulaire 502 par rapport à la 393, c'est le gain de temps.

393 : le directeur/distributeur attends la boîte, et ensuite seulement il clôt ses dépêches en fonction de la levée, et alors seulement il libère le courrier.

502 : il clôt ses dépêches peinard, la diligence arrive comme au Far-West, il fait son tri à l'arrache, il remet ce qu'il ne garde pas sous ficelle après timbrage rapide, et zou

C'est caricatural, mais il y a peut-être un peu de ça.

Doudad a écrit:

Anneyron ne doit pas faire dépêche, cf. la circulaire 502 de 1867

Yes, merci d'avoir rectifié. Mon problème c'est que je ne m'intéresse qu'épisodiquement à ces BM et qu'à chaque épisode il faudrait que je relise toute la doc

Bruno

bc92 a écrit:

et qu'à chaque épisode il faudrait que je relise toute la doc

... qui est un poil chiante à lire, disons les choses clairement !

D.