Bonsoir à tous,
En novembre 1887, la firme Rangheri & Co de Prague, capitale de la Bohême alors autrichienne expédie une missive au sieur Planchon à Nîmes. Pour une correspondance commerciale concise et sans fioriture, l'entier convient très bien. Pas de timbre à coller, d'enveloppe à cacheter.
L'entier est posté au bureau principal de Prague le 12 novembre 1887
(1)... mais l'exemplaire choisi est celui à 2 kreuzer pour le régime intérieur au lieu de 5 pour l'étranger ! Cette erreur n'aura pas d'incidence au départ car le postier ne lit pas NIMES
(2) mais NIEMES, cité tchèque voisine où arrive la carte le lendemain 13 novembre
(3) !!
Mais pas de Planchon à Niemes bien sûr... D'ailleurs on s'aperçoit que la carte est adressée en France
(4) : on la renvoie donc à Prague
(5) pour y faire ajouter les 3 kreuzer manquants (
6, noch = encore).
La carte se retrouve donc à Prague le lendemain
(7) où l'on rature les mentions apposées à Niemes et rappelle sans doute l'expéditeur pour qu'il achète le timbre manquant qui est oblitéré quelques heures plus tard
( 8 ). Notre carte peut alors reprendre la route pour Nîmes où elle arrive le 17 novembre
(9) !
Sans doute de la conscience professionnelle... elle ne se vérifie cependant tout le temps : exemple de ce même entier expédié de Cracovie vers le Portugal sans taxation...
... ou taxé sans scrupule, de Prague et pour Nîmes de nouveau...
Laurent.
PS : le titre de ce message aurait dû idéalement être : "Taxer ou pas ? Das ist die Frage" !