Lettre de la Châtaigneraie (Vendée) pour Saïgon

Bonjour à tous. 
Voici une lettre qui pose question en ce qui concerne son affranchissement et les marques postales.
Partie de la Châtaigneraie le 29 décembre 1867 pour Saïgon, elle est affranchie à 20 centimes. La boîte rurale K doit être dans la circonscription de la Châtaigneraie. Ce qui pose question, c'est cette taxe 30 barrée. Quel est le tarif appliqué ? Quelle est cette ordonnance du 17 novembre 1844 auquel fait référence la marque apposée ?
Merci à tous.
François

bonsoir,

l'ordonnance en question concerne les rectifications de taxe.


bull. 1154, n° 11656

Le taxateur initial n'a pas dû prendre en compte le tarif militaire, je suppose.

D.

Bonsoir,

ne devine-ton pas un dateur sous le timbre ?

Mon hypothèse : lettre remise non affranchie et donc taxée à 30 centimes.
Timbre ajouté, taxe barrée.
C'est le tarif pour les militaires outre-mer (quand acheminement par voie française) : tarif de la lettre de bureau à bureau (loi du 27 juin 1792)

Sinon tout simplement taxe annulée quand on s'est aperçu que la lettre bénéficiait de la susmentionnée loi et que 20 c. suffisaient.

Laurent

Oui, tu dois avoir raison, la taxe d'affranchissement insuffisant ordinaire serait de 40 centimes, si le TP avait été apposé initialement (60 - 20).


circ. 318  bull. 99 1863

D.

Merci pour vos réponses. Mais je en comprends pas quand le timbre aurait été ajouté alors que la lettre a été présentée non affranchie? Sur le moment ? Un oubli de l'expéditeur immédiatement réparé ?

Bonjour,

Ce qui est gênant, c'est que le timbre de l'ordonnance de 1844 est en principe apposé sur les plis expédiés par des fonctionnaires.
Y a-t-il au dos ou à l'intérieur une indication en ce sens?

bonjour,

oui, pardon, j'ai répondu sur la marque, pas sur le fond : l'ordo de 44 concerne les envois en franchise postale.



D.

Voici le verso. Je pense qu'il n'apporte pas grand chose.

Si, le verso "dit" que l'expéditeur (dont l'adresse semble avoir été découpée) a été identifié et que sa lettre lui a été rendue pour qu'il complète l'affranchissement.
Il a remis sa lettre à nouveau le 30/12.
Le bureau a peut-être employé par erreur le timbre de l'Ordonnance ou bien l'expéditeur était un fonctionnaire connu même s'il s'agissait de sa correspondance personnelle.

Bonif a écrit:

Il a remis sa lettre à nouveau le 30/12.

dans ce cas, le dateur du 29 ne devrait pas empiéter sur le timbre-poste.

D.

Effectivement. Cette lettre ne m'appartient pas. Mais peut-il s'agir d'un "bidouillage" ?

Non, cela ne "sent" pas le bidouillage, même si la forme du tàd au recto ne paraît pas très circulaire.
La remarque pertinente de Doudad empêche de conclure quant à la vraie chronologie des événements.
Ces deux tàd des 29 et 30 décembre au dos qui indiquent que la lettre a été retenue au départ.
L'article 30 de l'ordonnance évoque "toute autre circonstance" au sujet des rectifications nécessaires à faire avant le départ du courrier: est-ce que le fonctionnaire a pu être prévenu, qu'il se soit se déplacé au bureau pour affranchir la lettre, que le bureau ait immédiatement apposé son tàd au recto mais trop tard pour l'intégrer à la dépêche du 29? On ne peut que supputer...

J'ai du mal à trouver le joint avec l'ordo de 1844, mais depuis février 1862, les lettres pour les militaires en Cochinchine ne bénéficient plus de l'accord préférentiel conclu avec les anglais. Donc elles doivent le tarif commun des lettres par voie anglaise (60 c. affranchie), l'affranchissement étant obligatoire. Par la voie française, l'affranchissement intérieur obligatoire s'applique.

On peut avancer que cette lettre a été mise à la boîte rurale K en port dû le 28 décembre, levée par le facteur rural, taxée 30 au bureau, détaxée après que le directeur ait constaté la contradiction avec la circulaire 234, BM 77 (affranchissement obligatoire), retournée au village K le 29, affranchie par l'envoyeur, retournée au bureau le 29, traitée le même jour et transmise à Marseille le 30. La griffe PD est requise

La forme du dateur est effectivement curieuse, de même que les deux arcs de cercle à gauche et à droite du TP. Ce qui vaudrait le coup de la passer aux rayons X (pour ma part, j'aurais déjà décollé le Napo pour voir ce qu'il y a dessous).

Pour ce qui est de la griffe Ordo, je ne vois vraiment pas le rapport. Sauf si le directeur s'est rapporté à l'article 1076 de l'IG de 1856 (rebuts journaliers) ? En d'autre termes, il a estimé qu'une lettre non affranchie pour la Cochinchine devait partir aux rebuts journalier dès le 28 (ou 29), mais que l'affranchissement ultérieur en TP rendait cette opération caduque, et il l'a justifiée avec sa griffe (l'ordo concerne certains paragraphes de l'article 1076, mais pas celui-ci).



D.

-

bonsoir 
bien interessant tout cela
 alors je me hasarde 
si la lettre a été postée le 28 sans timbre est il possible qu'au bureau de poste la lettre ait été frappée de la taxe et du TàD du bureau (alors en date du 28 ) et ensuite l'expéditeur s'est déplacé au bureau pour l 'affranchissement par le timbre qui a été collé volontairement sur le TàD du 28 pour le cacher,  la lettre partant réellement le 29 
???

Merci encore pour toutes vos réponses.
François