Lettre a l'entête de la loterie impériale

bonjour;

Cette lettre adressée à monsieur GUIRAUD de Caussade qui relevait du département du Lot, quelques mois avant la création du département de Tarn et Garonne en novembre 1808 est d'un contenu banal. (à noter que Caussade en tarn et Garonne est la capitale du chapeau).

Ce qui m'a intéressé c'est la provenance de ce courrier. J'ai donc pu trouver sur le net quelques indications sur l'importance que revêtait à cette époque l'organisme en charge de la loterie. 

"Avec Napoléon, la Loterie connaîtra une période de prospérité sans précédent. Pour l’historien Jean Léonnet cet homme « a très vite compris l’importance du jeu dans la vie des peuples. Il a essayé de canaliser au profit de l’Etat une force qui, sans cela, aurait joué à son encontre »  . A la suite du coup d’Etat du 18 Brumaire, Bonaparte plaça aux postes d’administrateurs des personnes de confiance qui feront de la Loterie une administration simple et efficace. A son apogée la Loterie impériale comportait 10 secteurs territoriaux (Paris, Bordeaux, Strasbourg, Lyon, Bruxelles, Turin, Gênes, Hambourg, Florence et Rome) tous dépendants de l’administration centrale et organisant chacun une loterie. C’est qu’en effet elle a un peu débordé sur les pays voisins. En 1810, année record, elle rapporta plus de 24 millions de francs à l’Etat et, durant la période napoléonienne, elle ramenait environ 13 millions par an, soit un cinquantième du budget de l’Etat."

Autant qu'un impôt mais volontaire!!!!

cdt

Bonjour Jason,

l'Empire est une période de "rationalisation" fiscale assez remarquable. Il faut dire que les dépenses militaires étaient considérables.

La loterie s'est exportée dans les département conquis en effet. Voici l'exemple de Turin (69.000 habitants à l'époque) que tu cites : son administration représente un inspecteur chef, un adjoint, un contrôleur. Il y avait dans la ville 18 bureaux (sans doute des commerces ?) dont l'Almanach du département du Pô, édition 1808, donne les adresses.



Laurent. 

PS : ta lettre ne porte pas de timbrage.

bonjour,

jason2 a écrit:

Pour l’historien Jean Léonnet cet homme « a très vite compris l’importance du jeu dans la vie des peuples. Il a essayé de canaliser au profit de l’Etat une force qui, sans cela, aurait joué à son encontre »

Les historiens français sont complètement fascinés par Napoléon, au point d'occulter quasi complètement les dix ans qui ont précédé. C'est pourtant le Directoire qui a rétabli la loterie nationale, proposition faite dans un Mémoire sur les moyens de pourvoir aux besoins urgents de la République daté du 25 fructidor an V, rétablissement acté dans la loi du 9 vendémiaire an VI.

"Il faut de l'argent, et il en faut pour ainsi dire à l'heure même. Le Directoire propose pour ressource du moment le rétablissement instantané de la loterie nationale."

Que Bonaparte ait profité de l'occasion après le 18 brumaire, je veux bien, il a profité de plein de choses, et il touchait sa bille en matière d'organisation d'un Etat autocratique. Mais je ne vois pas en quoi le rétablissement de la loterie a pu jouer à l'encontre de la République.

D.

bonjour,

Merci pour toutes ces précisions qui viennent enrichir ma curiosité. 
Pour répondre à Laurent, effectivement le courrier n'est pas affranchi. Aucune mention n'y figure, surtout pas de timbre vu la date de 1808.

Cdt

jason2 a écrit:

bonjour,

. Aucune mention n'y figure, surtout pas de timbre vu la date de 1808.

Cdt

Bonjour Jason,

le terme timbrage que j'ai utilisé désigne le fait, pour le bureau de départ, d'apposer son "timbre" dans le sens de "cachet". Non pas de coller des timbres-postes.
A ne pas confondre non plus avec oblitération.

L.

Pour une mise au point de vocabulaire, cf. Chauvet et Brun, IHP tome 2.

Apposer des timbres-poste sur un objet postal, ce n'est pas opérer un timbrage, mais un affranchissement.

Il faut croire que le Sieur Amelot, qui était chef de division à la Loterie, avait les moyens d'envoyer du courrier personnel sans passer par les bureaux de la poste, au grand détriment du Trésor.

D.