Le maçon n'est pas payé par le photographe mais il économise sur la poste

Une banale histoire de facture impayée, donc.

Pourtant, notre artisan perpignanais a affranchi sa missive ainsi:

Affranchissement à 26 F !?

Le tarif est alors celui du 6/1/1949 pour le port (15F) et du 1/7/1949 pour la recommandation (35F), soit 50F pour une lettre recommandée même sans demande d'avis de réception.

Aucune annotation n'apparait sur le document, pas de forcement en recette par conséquent (un chargement insuffisamment affranchi constituant une faute du postier qui l'a accepté et devant être régularisé sur le plan interne en comptabilité).

Après avoir réfléchi un moment sur la justification d'un tel affranchissement, je ne vois qu'une explication, 'extraordinaire' il est vrai: la valeur faciale de chaque exemplaire du timbre Racine a été comptée deux fois parce qu'elle est doublée: 12F x 2 = 24 F soit 48 F pour la paire !!

Cependant, la paire de Mazelin n'a compté pour 2 F alors que eux aussi ont leur valeur répétée.

Durant la période classique (1849-1876), puis épisodiquement (Ronsard en 1924, Doumer et Hugo en 1933, les Vimy en 1936) et de 1938 jusque début 1947 (1F30 Mazelin), où de nombreux timbres d'usage courant (Cérès de 1938, Pétain aux types Piel et Prost, Blasons de 1943 et 1945, Chaînes brisées, Marianne de Dulac et Cérès de Mazelin), plus quelques émissions purement philatéliques (les reproductions des premières Cérès lors de Pexip 1937 et du centenaire en 1949), on rencontre de telles figurines avec la valeur ainsi répétée par les dessinateurs.

Le commémoratif sur Racine semble être le dernier timbre-poste avec cette disposition (mais je n'ai pas vérifié systématiquement après 1960), peut-être en raison du risque de se faire reprocher cette 'double faciale'.

Remarquable, non?

@Michel: est-ce qu'un auteur philatélique s'est déjà penché sur cette présentation des valeurs?