Bonjour à toutes et à tous,
La dernière fois j'avais intitulé mon post : Auto publicité pour les membres du Forum (
https://collections.forumgratuit.org/t20823-auto-publicite-pour-les-membres-du-forum)
Là, comme je suis à priori le seul à avoir publié un articulet (page 36) dans le dernier opus des Feuilles Marcophiles n° 384 du 1er trimestre 2021, j'ai modifié légèrement le titre.
C'est d'autant plus nécessaire qu'il y a une erreur dans mon prénom. En effet, j'ai été re-baptisé Alexis Belloc au lieu de Daniel Belloc.
C'est lui qui a écrit en 1886 Les postes françaises : recherches historiques sur leur origine, leur développement, leur législation / par Alexis Belloc,...
C'est pas comme ça que je deviendrai célèbre
.
D'autant plus que l'article n'a plus grand chose à voir avec ce que j'avais écrit.
Voici l'article que j'avais écrit et pour ceux qui ne seraient pas abonnés à l'Union Marcophile (c'est très vilain et ça prouve que je ne leur en veux pas), je met un scan de la publication pour comparaison.
Découvertes concernant la poste rurale du VAR.
Comment quelques connaissances et beaucoup de chance permettent de faire de belles découvertes.
Il y a quelques temps, j’ai créé sur le site de ventes aux enchères (www.interencheres.com) deux alertes : l’une concerne le mot « timbre » et la seconde, le mot « lettre ». Je reçois donc, tous les jours, deux e-mails présentant les lots des ventes à venir correspondants à ces recherches.
Comme je ne collectionne que les lettres du Var, des origines jusqu’à 1960 (anciens Francs), il y a bien sûr, beaucoup de choses pour lesquelles je n’ai pas d’intérêt, mais cela me permet de voir des lots intéressants et de pouvoir dire que notre hobby n’est pas mort. En effet, j’ai suivi quelques ventes en live, il y a encore des acheteurs.
Récemment, il y avait un petit lot de lettres du Var en vente dans une étude située à Troyes dans l’Aube. La description était comme d’habitude très succincte, elle mettait l’accent sur la seule marque postale à numéro 78 / BRIGNOLLES 44x12 (courante, indice 6 mais tout de même au 3
ème échelon de poids). De plus, cette annonce comportait une erreur. Il était fait mention de 13 lettres alors que la seule image proposée permettait d’en compter 14, ce qui est mieux que l’inverse.
La photo ne permettait de ne voir qu’une partie des suscriptions des différentes lettres qui étaient toutes adressées à Monsieur Roudier (Jules, Dominique 1812 – 1904) conseiller à la cour royale à Aix (Bouches du Rhône). Les autres lettres avaient des timbres à date aux types 12 et 13 de BRIGNOLLE
(1), DRAGUIGNAN et FREJUS dans les années 1830 – 1840.
La plupart étaient en port-du avec une taxe manuelle de 4 décimes, certaines étaient en port-payé avec une marque encadrée P.P. en rouge et en noir, mais ce qui a attiré mon attention, c’est le DECIME rural en rouge et en noir sur certaines d’entre elles.
Comme la destination était systématiquement Aix, le décime rural ne pouvait provenir que d’une origine rurale.
J’ai fait un pari qui s’est avéré gagnant.
J’ai fait une proposition au minimum de l’estimation et j’ai été le seul enchérisseur (il faut dire qu’acheter un lot uniquement du Var dans le département de l’Aube, ce n’est pas banal).
A l’arrivée, les deux premières lettres recensées pour le village de CABASSE pour la période d’avant l’apposition obligatoire des lettres-timbres.
Cette période qui s’étend du 01/04/1830 (date de la mise en œuvre de la poste rurale) au 31/12/1835 (pas d’apposition des lettres-timbres sur la suscription des lettres), ne va pas durer car La Poste n’a vraiment aucune confiance dans ses employés.
A cet égard, les extraits du « Règlement concernant la constatation du produit des taxes des lettres, journaux et imprimés admis dans la comptabilité des préposés des postes, sans l’intervention d’un contrôle extérieur »
(2) (imprimé à Paris en novembre 1835) sont éloquents.
Je cite page 1 : «
A MM. les Inspecteurs, Directeurs, Sous-Inspecteurs et Distributeurs des Postes.De graves symptômes de désordre s’étant manifestés depuis quelque temps, Monsieur, dans la comptabilité d’un certain nombre de bureaux de poste dont les Directeurs avaient imprudemment abandonné à des employés en sous ordre le soin de la constatation du produit des taxes non soumises à un contrôle extérieur, M le Ministre des finances a jugé urgent qu’il fût pris, dans l’intérêt du Trésor, des mesures efficaces pour ramener l’ordre dans cette branche de service, et que, parmi ces mesures, se trouvât la révocation contre tout Directeur qui ne se serait pas conformé aux règles qui ont pour objet d’assurer l’inviolabilité des deniers publics, et leur application régulière aux dépenses de l’Etat. En conséquence, l’Administration a arrêté, le 19 du mois de novembre dernier, et M. le Ministre des finances a approuvé, le 30 du même mois, le Règlement que je vous adresse ci-joint, Monsieur, lequel devra recevoir son exécution à partir du 1er janvier prochain (1836). »
Page 3 : «
Dans le chapitre VII, qui règle le mode de vérification des diverses natures de recettes admises sans contrôle, l’Administration s’est appliquée à environner ce service de toutes les garanties qui lui ont paru propres à assurer l’entier recouvrement des produits. Elle a été plus loin encore. Elle a voulu que cette vérification pût servir à surveiller la marche des facteurs ruraux ; et le Règlement, pour atteindre ce but, oblige les Directeurs et Distributeurs à constater sur les parts de leurs facteurs le nombre de lettres extraites des boîtes rurales, en rapportant ces lettres à leurs origines respectives, ce qui devient praticable au moyen de l’empreinte des timbres qui sera apposée sur les lettres dont il s’agit. Mais, comme cette mesure ne peut être efficace qu’autant que les empreintes apposées sur ces lettres seront l’expression vraie des timbres fixés à demeure dans les boîtes rurales, il a été décidé que l’on ferait prendre, deux fois par an, au moins, l’empreinte du timbre de chaque boîte par les soins des facteurs, en présence du maire ou de l’adjoint de la commune, sur un procès-verbal destiné à offrir aux Inspecteurs, aux Directeurs et à l’Administration elle-même, des termes de comparaison qui seront opposés aux empreintes reproduites, chaque jour, sur les parts de ces facteurs. Par cette disposition, les divers moyens frauduleux employés jusqu’à présent par un assez grand nombre de facteurs ruraux, pour tromper la vigilance des Inspecteurs et des Directeurs, deviendront presque impraticables. Placés continuellement sous la menace d’une vérification inopinée de l’état de leurs boîtes, les facteurs qui enlevaient les timbres de ces boîtes ou qui en avaient fait fabriquer des imitations plus ou moins grossières n’oseront plus se livrer à ces pratiques dont la découverte, désormais facile, entraînerait irrévocablement pour eux la perte de leur emploi. »
Il en résulte en autre, un article n° 95 qui va ouvrir une nouvelle page de l’histoire de la marcophilie, en permettant aux collectionneurs de tenter de reconstituer les tournées des facteurs ruraux, mais ceci est une autre histoire. Encore aujourd’hui, il reste de belles découvertes à faire en matière de poste rurale.
Page 24 : «
95. Indépendamment de l’empreinte du timbre de chaque boîte rurale, qu’aux termes de l’article 553 de l’instruction générale, les facteurs ruraux devront prendre dans la colonne 2 du tableau n° 2 du part n° 688, au moment de la levée de ces boîtes, et en regard de la lettre majuscule écrite d’avance par le directeur dans la colonne 1 du même tableau, ces facteurs frapperont au même instant de ce timbre, chaque lettre trouvée dans la boîte. »
Afin de mieux situer géographiquement Cabasse (1593 habitants en 1836)
(3) et Brignoles, la carte
(4) ci-dessous montre au 01/04/1830 l’arrondissement rural de la direction de Brignoles avec les villages qui le constitue.
(Insérer ici la carte)
Lettre 1
Au recto : TAD de BRIGNOLLE type 12 simple fleurons du 11/JANV/1831, TM3 et 1D en rouge
(Insérer ici le recto de la lettre 1)
(Insérer ici l’intérieur de la lettre 1)
Au verso : TAD type A du 12/JANV/1831
(Insérer ici le verso de la lettre 1)
Lettre 2
Au recto : TAD de BRIGNOLLE type 12 simple fleurons du 07/JANV/1833, TM3 et 1D en noir
(Insérer ici le recto de la lettre 2)
(Insérer ici l’intérieur de la lettre 2)
Au verso : TAD de AIX type 13 sans fleurons du 08/JANV/1833 (faible)
(Insérer ici le verso de la lettre 2)
Le fait qu’il s’agisse des deux premières lettres recensées à ce jour m’a été confirmé par M Alain Trinquier qui est le correspondant de l’Atelier « Histoire de la Poste en Milieu Rural » pour l’antenne du Var au sein de l’Union Marcophile.
Je me suis, bien évidemment, empressé de lui faire un scan de ces deux documents afin qu’il puisse compléter le fichier qu’il maintient à jour pour l’ensemble des collectionneurs intéressés par ce sujet.
Je ne doute pas un seul instant qu’il existe d’autres lettres de Cabasse concernant cette période dans les collections des nombreux amateurs du Var, et je pense qu’il est important de collecter les informations afin de pouvoir les partager avec le plus grand nombre.
PS : dans le lot, il y avait également une précision sur la date de fin de la commune de ROQUEBRUNE SUR ARGENS (même période) et la dernière date connue de la boîte rurale B de CALLAS DU VAR.
Renvois :
(1)
Orthographe de l’époque, pour visualiser les différents noms des villes avec une recherche par département, voir l’adresse suivante : http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/6_index.htm
(2)
Adresse du livre : https://books.google.fr/books?id=j4RPAQAAMAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
(3)
Archives départementales du Var : https://archives.var.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMTktMDUtMDMiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6NDtzOjQ6InJlZjIiO2k6MzYzO3M6MTY6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWwiO2I6MTtzOjIxOiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sX21vZGUiO3M6NDoicHJvZCI7fQ==#uielem_move=306%2C67&uielem_islocked=0&uielem_zoom=39&uielem_brightness=0&uielem_contrast=0&uielem_isinverted=0&uielem_rotate=F
(4)
Le fond de carte est un fond actuel (http://statique.sigvar.org/virtual/1/lots/var_nom.pdf) , je pense que les limites des communes n’ont pas dû beaucoup évoluer. A noter, le village de Candumy desservie par Brignoles de 1830 à 1839, ne figure pas sur cette carte, ayant été rattaché à Flassans le 25/07/1839.
Scan de l'article paru dans les Feuilles Marcophiles.
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Les illustrations sont bien sûr les mêmes dans les deux cas.
A+