VOUS QUI SAVEZ TOUT : POSTE RURALE

Bonsoir à chacune et à chacun,






voici une lettre retrouvée dans mon stock qui me pose question.
Cette lettre du 22/01/1841 d'un notaire de Condé-sur-Huisne (Orne) (actuellement Sablons-sur-Huisne) à destination de Thiron-Gardais (Eure et Loir) porte sur la suscription:
- la marque L d'une boîte rurale, celle de Condé-sur-Huisne (?)
- un décime rural en rouge , Condé-sur-Huisne ne semblant pas avoir de bureau,
- le cachet de direction (type 12) de Regmalard  (Orne) (actuellement Rémalard-en-Perche) du 25/01/1841.
- la taxe manuscrite de 2 décimes, pour une lettre de 7.5g max et une distance < à 40 km. La distance en Condé-sur -Huisne et Thiron-Gardais étant approximativement de 15 km.

Au dos:
- cachet de direction de Nogent-Le-Rotrou (Eure et Loir)
- une marque linéaire cursive (?) de Thiron-Gardais

La vraie question, en dehors de celles (?): Est il réglementairement normal d'avoir la marque linéaire au dos en arrivée ?

Par avance je vous remercie de vos réponses.
Cordialement,
DaDo

bonsoir,

je ne pense pas que ce soit requis. L'article 473 de l'IG de 1832 demande aux directeurs des bureaux d'arrivée d'appliquer leur timbre à date au dos des lettres qu'ils transmettent à leurs distributions, cette date faisant foi en justice (article 232 note 1).

Mais la cursive semble règlementairement superflue.

D.

bonjour,

la cursive des collectionneurs est un timbre dont disposent les distributeurs pour timbrer les lettres auxquelles ils donnent cours, à partir du 1er avril 1819 (circulaire du 19 mars).

Donc en départ.

D.

Bonsoir Dado

en Maine et Loire les directeurs des bureaux de Poste des bureaux de MONTREVAULT et de VERNANTES ont régulièrement appliqué leur cursive en arrivée ,alors que comme l'a dit Doudad aucun texte ne le prescrit

Bonjour à chacune et à chacun,
Merci à vous deux pour m'avoir confirmé cette pratique non strictement règlementaire.

Cordialement,
A bientôt,
DaDo

roby a écrit:

les directeurs des bureaux de Poste des bureaux de MONTREVAULT et de VERNANTES ont régulièrement appliqué leur cursive en arrivée

Il y a un lapsus dans le message de Roby, il ne s'agit pas là de directeurs de bureaux de poste, mais de distributeurs. Lorsqu'ils sont devenus directeurs, ou receveurs en 1865 et au plus tard en 1874, ils ont rendu leur cursive s'ils l'avaient encore.

D.

Bonjour,

Il peut s'agir d'une mauvaise interprétation de l’article 100 de l'I.S. des Distributeurs qui précise que les distributeurs en correspondance directe avec Paris devaient appliquer à l'arrivée sur toutes les correspondances reçues leur dateur, mais aussi le timbre (curisve) du bureau.
Thiron-Gardais n'était pas en correspondance directe avec Paris.

Emmanuel.

bonsoir Emmanuel,

vals59 a écrit:

Il peut s'agir d'une mauvaise interprétation de l’article 100 de l'I.S. des Distributeurs

ça ne devrait pourtant pas. La circulaire du 27 mars 1819 évoquée plus haut précise bien que les directeurs des bureaux doivent s'assurer que les distributeurs dont ils sont responsables fassent de leur cursive l'usage règlementaire.

D.

Oui c'est vrai, mais les lettres portant à l'arrivée la cursive ne quittaient plus l'arrondissement de la Distribution puisqu'elles étaient remises aux destinataires. Donc difficilement repérables par le Directeur ou un Inspecteur.

Emmanuel.

Certes, mais l'instruction précise bien que le directeur donnera, au sujet de l'application du timbre de distributeur, les instructions nécessaires.

Donc en théorie, le distributeur ne devrait pas appliquer sa cursive en arrivée lorsqu'il n'est pas en CD avec Paris.

Après, évidemment, vu le nombre d'exemples existant ...

D.

Bonjour à tous.
Je suis d'accord avec vous, l'application de la cursive au dos d'un courrier ne semble pas réglementaire, mais c'est quelque chose que l'on voit quand même de temps en temps ...

J'ai ainsi :
* Pour le Pas-de-Calais :
- une cursive 61/Beaumetz/les-Loges au dos d'une LAC envoyée d'Arras pour Basseux (commune limitrophe de Beaumetz)
- une cursive 61/La Recousse + 1 càd de Ardres-en-Calaisis au dos d'une LAC envoyée de Saint-Omer à Recques (par La Recousse)
- une cursive 61/La Recousse + 2 càd de Saint-Omer des 5 et 7 sept 1846 au dos d'une LAC envoyée de Saint-Omer à Eperlecques avec décime rural en noir et réadressée à Boulogne-sur-mer eavc taxe 1 barrée et remplacée par taxe 3.

* Pour le Nord :
- une cursive 57/Comines au dos d'une LAC envoyée le 10 juin 1837 de La Bassée pour Warneton (Belgique) ...
Cette marque est encore la plus surprenante car Comines est à 38km de La Bassée, en France et à la frontière France/Belgique.
Il ne peut donc s'agir d'une marque d'arrivée ...

On trouve également au dos de ce courrier un grand cachet type 13 mal frappé mais qui semble être de Lille et du 10 juin, un grand cachet rouge (diam. 30 mm) de Ypres du 12 juin et un petit càd (diam. 18 mm) de Warneton également du 12 juin.
Je peux faire un scan de ce dernier courrier si quelqu'un est intéressé de le voir.

Bien cordialement
Frédéric

bonjour,

strata a écrit:

Je peux faire un scan de ce dernier courrier si quelqu'un est intéressé de le voir.

oui, s'il te plait, ça peut être intéressant à voir.

Je ne trouve pas de distribution à Comines dans la nomenclature de 1837, et une "commune érigée en bureau" dans le dictionnaire de 1842 (c'est à dire sans passer par la case distribution, a priori).

Dans l'annuaire du commerce de 1838, Comines, sans bureau, dépend de la poste de Lille.



Connais-tu une source pour la création d'une distribution des postes à Comines ?

D.

vals59 a écrit:

l’article 100 de l'I.S. des Distributeurs ... précise que les distributeurs en correspondance directe avec Paris devaient appliquer à l'arrivée sur toutes les correspondances reçues leur dateur, mais aussi le timbre (curisve) du bureau.

Mme Chauvet donne (FM supp 295) une liste des distributions en CD Paris, dont elle précise qu'elle est d'une précision et d'une rigueur relatives.



Vernou-sur-Brenne n'y figure pas.

D.

Bonjour,

Puisqu'on parle du Nord...

Comines a été ouvert en tant Distribution le 1er janvier 1837. La création de la distribution est rappelée dans la circulaire n° 90 du 10 juillet 1837.
Mutation en Direction le 20 juin 1839 (Circulaire n°139 du 12 décembre 1839).

La présence de dateur (a ou b) peut nous renseigner. Pour Vernou (créée en août 1850), ce bureau a possédé un dateur donc relation directe avec Paris. Pour Thiron-Gardais, on n'a pas trace de dateur donc pas de relation directe.


Emmanuel.

Jean-François, voici le scan de ce courrier :


Merci beaucoup à Emmanuel pour les dates de la création du bureau de distribution de Comines et de sa mutation en direction.
J'ai toutes les infos pour les départements du Pas-de-Calais et de la Somme, mais pas pour celui du Nord ...

Frédéric

Bonsoir,

strata a écrit:

Jean-François, voici le scan de ce courrier

Eh oui, c'est ça les villes-frontières, ça fait des erreurs d'acheminement...

Warneton et Comines sont dans ce cas (à cheval sur la Lys).

Le traité d'Utrecht a dessiné en 1713 la frontière belgo-française. Il a omis de régler le sort du tabac, à preuve le nombre de bureaux de tabac au mètre carré qui se présentent à vous lorsque vous passez de Comines-France à Comines-Belgique.

Bruno

Bonsoir, 
Je n'ai pas trop eu le temps de me pencher sur l'interprétation de cette lettre, mais il me semble qu'elle correspond aussi à une utilisation non règlementaire du timbre de distribution en arrivée.