sable chaud ...

bonjour,

j'aime bien le parfum de cette vieille lettre, les palmiers, l'ombre de Gordon le chinois veillant sur l'immensité nubienne, et au loin le ronron de l'Avro Ten des Impérial, Passage to Marseilles, mon Pépé (le Moko ?) légionnaire qui sentait bon le sable chaud, le Maroc d'avant-guerre, play it again, Sam.



elle est partie d'El Geneina, aux confins de la Nubie et du Tchad, en décembre 1938, affranchie à 30 millièmes (3 piastres), confiée au SUDAN AIR MAIL et convoyée sur Khartoum, puis Le Caire et Athènes par les avions des Impérial Airways. Là, elle a attendu le passage de la correspondance retour de la Ligne d'Orient, direction Marseille.



Pourquoi le service aérien a-t'il été interrompu à Marseille, je ne sais pas, toujours est-il qu'une main anglaise à tracé les mots "Up to Marseilles" à la suite de l'étiquette Par Avion, et que celle-ci a été surchargée de deux grosses barres noires, signifiant le passage de la lettre dans le service de surface.



un petite cerise confite surmonte cette friandise : une marque d'arrivée à Fez laissée par une Daguin borgne (comme dans les histoires de pirates), qui se reconnait au petit trait laissé par la vis de bloquage des éléments du bloc-dateur, situé dans l'axe sud du timbre à date, à environ 5 millimètres du cercle de la couronne. Si la Daguin de Fez n'avait pas été borgne, elle aurait laissé une empreinte double (une paire de Fez, en quelque sorte).



D.

Bojour Jef,

Tu as rangé le grenier familial ?

Je viens d'apprendre, grace à cette belle lettre, que C.E.R. signifie compagnie régimentaire d'engins.

Attention, Laurent B. nous avait bien indiqué il y a quelques temps que la trace de la vis n'est pas à elle seule une preuve de Daguin... (cf aussi la photo que je viens de montrer dans "Pentagone".)

Cordialement,
Bruno

bonsoir,

bc92 a écrit:

Attention, Laurent B. nous avait bien indiqué il y a quelques temps que la trace de la vis n'est pas à elle seule une preuve de Daguin... (cf aussi la photo que je viens de montrer dans "Pentagone".)

oui, j'ai un peu tendance à prendre mes désirs pour la réalité, sur ce coup là.

C'est l'émotion .

D.

bonjour,

bc92 a écrit:

Attention, Laurent B. nous avait bien indiqué il y a quelques temps que la trace de la vis n'est pas à elle seule une preuve de Daguin... (cf aussi la photo que je viens de montrer dans "Pentagone".)

C.Q.F.D., à gauche un tampon manuel (donc par définition pas Daguin) dateur démonté, avec sa vis.



(photo de gauche volée à L. Albaret - FM 334 Griffes postales de la 100ème liaison France-Amérique du Sud - avec mes excuses et mes remerciements)

Nonobstant, je continue de croire que ma marque est une Daguin borgne, je possède un certain nombre de Daguin avec carré en arrivée à Fez à cette époque, et d'autres marques identiques en solo (la foi du charbonnier, qu'est heureux comme un pape et con comme un panier).

D.

ici une Daguin en arrivée à Fez, un peu plus tardive (1947), un peu fatiguée (aplatissement à droite), avec la trace de la vis en bonne et due place. Bon, c'est pas la preuve que la précédente soit une borgne, d'accord (mais quand même ...)

D.

Je n'ai absolument rien contre le fait que ces empreintes de Fes (c'est difficile à prononcer, ça) soient des Daguin. Si tu veux le faire au feeling, c'est ton droit le plus absolu Un bon ressenti vaut toutes les statistiques qui on le sait ne prouveraient d'ailleurs rien.

Bruno

Bonjour. Ci-dessous un cachet de Paris avec une trace à 16mm du centre et 4 mm du cercle extérieur.
Daguin borgne ?



Michel

Geppetto a écrit:

Bonjour. Ci-dessous un cachet de Paris avec une trace à 16mm du centre et 4 mm du cercle extérieur.
Daguin borgne ?



Michel

Possible, sans certitude, ce peut être aussi bien un cachet manuel.

Le catalogue Dreyfuss de 1994 cite une machine Daguin à Paris 20 195 Bd St-Germain de 1889 à 1899. Mais ses dates sont en général facilement améliorables, la Daguin en 1901 n'est pas exclue.

Cordialement,
Bruno

Juste un petit rappel pour ceux qui lisent et se posent des questions du style "Koitesse la Daguin? " .

http://membres.multimania.fr/aplille/anatomie-enveloppe/index.htm

Michel

Bonjour

Un autre lien instructif
http://pagesperso-orange.fr/jef.estel/daguin.html

Très bien de le rappeler Jeff, j'y vais souvent et comme il est sur le forum, j'omets de le mentionner

Concernant la remarque de Bruno à propos du cachet Paris que je montre, j'ai 5 ou 6 cartes envoyées au même moment, 2 d'entre elles ont le cachet avec le point marqué, 2 sans le point, et 1 avec un cachet différent du même bureau. Si nécessaire je peux les scanner à l'occasion.

Michel

changement de décor, ambiance de la brousse, les fauves rôdent autour du fort, tandis que le camarade de travail de Pépé Ernest, un fier tirailleur sénégalais, du haut du chemin de ronde, surveille les indigènes hostiles armés de sagaies, et qu'un hydro de l'Aéromaritime survole les eaux noires de la Pointe éponyme. Il est minuit chrétien, docteur Schweitzer ...



la lettre est partie le jour de Noël 1937 de Fort-Archambault, au fin fond du Tchad (au sud de Fort-Lamy, pas très loin d'El Geneina), affranchie au tarif intérieur français plus la surtaxe aérienne règlementaire. Elle a pris le Bloch 120 de la Régie Air-Afrique chère à Jean Dagnaux, en direction du nord jusqu'à Alger, puis a bifurqué vers Oran (passage le lendemain), et continué sur Fez par voie de surface (Daguin double en arrivée).



Cette ligne est aussi celle de la Sabena, entre Léopoldville et Bruxelles, à la belle époque où Tintin explorait le Congo.
Les timbres-poste sont originaires des trois autres composantes de l'Afrique-Equatoriale française (en plus du Tchad), Congo, Gabon et Oubangui-Chari.

D.