André Marchand
" André marchand nous a quitté le 12 janvier 1996. Il occupait le fauteuil N° 11 (de l'Académie de Philatélie) avant de demander l'honorariat. Né le 17 décembre 1916 à Méru (Oise) dans une famille d'entrepreneurs, fabricants de boutons de nacre, il était le doyen (au moment de son décès) en ancienneté d'élection.
Dès avant-guerre, son père ouvrit un petit magasin de philatélie, dans le passage des Princes (Paris 2ème). Mobilisé comme officier en 1939, André Marchand fut fait prisonnier et séjourna pendant deux ans dans un oflag de Prusse Orientale avant d'être rapatrié pour raisons sanitaires.
Il reprit la boutique de son père décédé puis la quitta pour une plus grande située en face. Il y travaillait avec sa mère, femme à la forte personnalité et excellente négociatrice. Après le décès de celle-ci, il continua seul.
André Marchand était un chercheur au savoir encyclopédique qui s’intéressait aussi bien aux premières émissions de l’Amérique du Sud qu’à celle des bureaux du Levant et aux timbres et oblitérations des Antilles françaises. Tout le monde connaît son ouvrage à la couverture bleue sur la Guadeloupe, rédigé en collaboration avec MM. Dubus et Pannetier.
C’était un bricoleur de génie qui n’hésita pas à réaliser des maquettes métalliques pour expliquer la genèse de le première émission de France, quand il participa à l’élaboration du Tome 1 de l’encyclopédie des Timbres-Poste de France.
Cependant son domaine de prédilection était la guerre de 1970 et il eut entre ses mains- toute ou partie – les collections les plus prestigieuses : Blum, Fromeigeat, Glucksmann, Mimault …..
En dépit de cela, il avait l’angoisse perpétuelle de voir son stock s’épuiser trop vite et de ne pas pouvoir le reconstituer suffisamment pour continuer à fournir ses fidèles clients.
D’un caractère plutôt solitaire, André Marchand André Marchand n’en était pas moins d’une extrême serviabilité pour ceux qui poussaient la porte de son magasin afin de lui demander conseils et renseignements. C’est le souvenir que je garderai de lui, quand jeune employé chez Maury, Boulevard Montmartre, à la fin des années 70, je venais en voisin au passage des Princes.
André Marchand n’eut pas de chance : agressé par deux fois dans sa boutique, il préféra prendre sa retraite et se retirer dans sa maison de Colombes où, passionnè de radio, il conversait avec les radio-amateurs du monde entier.
André Marchand mena une carrière d’une probité exemplaire qui fait honneur au négoce des timbres et, même s’il n’était plus philatélique actif depuis un certain nombre d’années, sa disparition représente une grande perte pour la philatéli. "
Voilà qui était André Marchand.
Malheureusement ces renseignements ne sont pas issu de ma grande érudition.
Il s’agit d’une reproduction de l’éloge que prononça Bertrand Sinais le 1er février 1997, lors de la séance de l’Académie de Philatélie à l’occasion de la disparition d’André Marchand.