Lettre Armée d'orient 1854

Petite lettre avec correspondance d'un maréchal des logis du 1er chasseurs d'Afrique, 5e régiment hussard (Unité de cavalerie légère, 2e brigade, cabinet du général). Pour L'Orne

Lettre écrite le 28 juillet 1854 du camp de Varna (Bulgarie) pendant la guerre du Crimée, dirigé par le général de division et sénateur Armand D'allonville.

Taxé à 30 cts
CAD armée d'orient 29 juillet 1854
Bureau E


Passage à Paris le 9 août 1854 (route 12)
(11 jours pour atteindre Paris).
Par quel trajet ?

CAD passage à Mortagne sur Huisne 10 août
CAD arrivée Bazoche sur Hoësne 10 août 1854.





Armand d’Allonville

bonjour,

Tagazok a écrit:

Passage à Paris le 9 août 1854 (route 12)

le dateur de route 12 ne correspond pas à l'acheminement de Varna vers Paris, mais au renvoi de Paris vers Mortagne-au-Perche (route de Brest par Chartres et Le Mans).

D.

Bonjour et merci.

C'est donc un cad avec une date de départ apposé au verso, et non une date d'arrivée.

Et concernant le trajet entre Varna et Paris, a-t-on une idée du mode de transport ? Par navire ?

Bonjour,

Tagazok a écrit:

Et concernant le trajet entre Varna et Paris, a-t-on une idée du mode de transport ? Par navire ?

Oui.

Les Messageries impériales avaient mis sur pied, à partir de début juin 1854, un service tous les 5 jours puis hebdomadaire entre Varna (lieu de concentration de l'Armée d'Orient) et Constantinople, et de là on retrouvait la ligne traditionnelle vers Marseille. A partir de décembre 1854, Varna n'a plus d'utilité, l'armée a été tranférée à Kamiesh, également desservi par les Messageries impériales.

(Salles, tome 2, p. 248 et suivantes)

Bruno

Ah, parfais, merci.

Zut, je n'ai pas le Salles T2.
J'imagine qu'on peut retrouver le navire.

Donc bateau de Varna à Constantinople, et paquebot entre Constantinople et Marseille, puis ambulant Marseille Paris.

Dommage quil n'y ait pas de cachet de paquebot ou d'ambulant.

Tagazok a écrit:

ambulant Marseille Paris.

Il n'y a pas de bureau ambulant Marseille à Paris en juillet 1854.

Le tronçon Paris à Lyon-Vaise n'est ouvert au train qu'en août 1854. Auparavant, il existe un service ambulant circulant entre Paris et Chalon, le reste (Chalon à Marseille) étant desservi postalement par des malles-poste et courriers d'entreprise, les étapes principales étant Lyon, Valence et Avignon.

D.

Nom du ou des paquebots :

Sur Varna-Constantinople, Salles donne un tableau de marche partiel, mais sans noms de paquebots.

Sur Constantinople-Marseille, je verrais bien le Nil, départ le 30 juillet de Constantinople (compatible avec un départ de Varna la veille) , escales au Pirée et à Messine, arrivée à Marseille le 7 août.

Bruno

bc92 a écrit:

Nom du ou des paquebots :

Sur Varna-Constantinople, Salles donne un tableau de marche partiel, mais sans noms de paquebots.

certainement des petits vapeurs comme ceux qui relaient la France à l'Angleterre j'imagine...

bc92 a écrit:

Sur Constantinople-Marseille, je verrais bien le Nil, départ le 30 juillet de Constantinople (compatible avec un départ de Varna la veille) , escales au Pirée et à Messine, arrivée à Marseille le 7 août.
Bruno

Merci

Pour le nom du paquebot, j'imagine qu'il n'y en avait pas tous les jours et que du coup les possibilités sont limités.

Todo liste : trouver les deux deniers Salles qui manquent (T2 et T8)...

bc92 a écrit:

Nom du ou des paquebots :

Sur Varna-Constantinople, Salles donne un tableau de marche partiel, mais sans noms de paquebots.

Sur Constantinople-Marseille, je verrais bien le Nil, départ le 30 juillet de Constantinople (compatible avec un départ de Varna la veille) , escales au Pirée et à Messine, arrivée à Marseille le 7 août.

Bruno

Merci
Serait-il possible que vous me fassiez une photo des pages concernées du salle 2 pour Varna Constantinople et pour Constantinople Marseille ?

Merci par avance.

Voilà,









Bruno

bonsoir,

le passage par le bureau de Constantinople et/ou le paquebot de l'Etat n'a rien de certain, à mon avis.


Messager du Midi 25/04/1854

Les marins avaient suffisamment de barlus en circulation pour transporter leur courrier eux-mêmes, jusqu'à Toulon. Le nom de l'aviso à vapeur (paddle, disent les anglais) Dauphin est cité à plusieurs reprises, y compris du côté de Varna à la fin de juillet 1854.


Journal de Constantinople 21/07/1854

D.

Doudad a écrit:

bonsoir,

Journal de Constantinople 21/07/1854
D.

Le journal du vendredi 21 juillet précise que le Dauphin edt parti vendredi dernier, soit le 14 juillet. On peut voir dans le Salles que la durée du trajet entre Constantinople est de 3 ou 4 jours (j'imagine selon l'heure de départ).
Ainsi, il serait resté à Varna au moins 8 jours avant de repartir.

Par ailleurs afin de mieux comprendre, le cad armée d'orient du 29 juillet a-t-il été apposé avant l'embarquement ou pendant le voyage ?

Bonsoir J.-F.

Peut-être bien, peut-être bien. Je n'avais pas envisagé cette possibilité.

Bruno

bonjour,

Je n'affirme pas que la lettre montrée a voyagé par navire militaire entre Constantinople et Toulon, je relève juste que cette possibilité existait avant juin 1854, et possiblement après. Il serait intéressant de voir les marquages (ou leur absence) des lettres qui ont indubitablement voyagé par les paquebots de l'Etat en juin/juillet 1854.

Tagazok a écrit:

le cad armée d'orient du 29 juillet a-t-il été apposé avant l'embarquement ou pendant le voyage ?

Le bureau B de l'Armée d'Orient était un bureau postal militaire divisionnaire, rattaché à une division de cette armée, donc la marque est frappée à terre à la levée du courrier, a priori.

D.

Doudad a écrit:

Tagazok a écrit:

le cad armée d'orient du 29 juillet a-t-il été apposé avant l'embarquement ou pendant le voyage ?

Le bureau B de l'Armée d'Orient était un bureau postal militaire divisionnaire, rattaché à une division de cette armée, donc la marque est frappée à terre à la levée du courrier, a priori.
D.

Bonjour,
Ok donc cad frappé, à priori, avant le départ du vapeur.

Si je reprend l'hypothèse de bc92 et que je regarde les tableaux, je pense que le vapeur qui a emmené ma lettre est celui qui se trouve juste après celui indiqué.
En effet, ma lettre ayant été oblitéré le 29 juillet, le navire a du partir après cette date.
Il est indiqué à la ligne en dessous : passage à Constantinople le 5/8. Donc départ de Varna 3 ou 4 jours avant (le 1er ou le 2).

5/8, c'est la date de départ du Caire, pour une arrivée à Marseille le 10/8. Je sais ça fait serré dans la mesure où la lettre est repartie de Paris par la route de Brest le même jour.

Mais le bateau qui aurait permis à ma lettre de profiter du départ du Nil est parti de Varna le 26 ou le 27, soit avant que ma lettre soit oblitérée.

Ou bien l'hypothèse de Doudad est la bonne, ce sui veut dire que le Dauphin est resté plus de 8 jours à Varna avant de repartir le 29. Par contre il n'a pas pu arriver à temps à Constantinople (2 août au mieux). Le Nil était déjà parti.

Ou bien...

Bonjour,

Une arrivée à Marseille le 10 août pour une lettre qui a été timbrée à Paris le 9 août ? C'est tirer trop fort sur l'élastique. Il faudrait que le paquebot ait pris deux jours d'avance sur l'horaire théorique.

(Pour ceux qui ont du mal à nous suivre, le Caire dont tu parles est un paquebot, et pas une ville.)

A l'opposé, si l'on peut concevoir que les départs de Varna étaient prévus 2 ou 3 jours avant le départ du paquebot de Constantinople vers Marseille, je note que la distance Varna-Constantinople ne dépassant pas 140 nautiques, elle peut largement être couverte en une journée (les bateaux filaient leurs 8 ou 9 noeuds), si nécessaire pour une raison indéterminée (petite avarie, laisser le temps à l'amiral de terminer sa lettre, etc.)

Bruno

Exact, le 9 et non le 10, du coup, l'élastique est vraiment trop long et ma théorie tombe à l'eau

Je m'étais basé sur les tables de marches pour indiquer 3 jours.

Tagazok a écrit:

Exact, le 9 et non le 10, du coup, l'élastique est vraiment trop long et ma théorie tombe à l'eau

Je m'étais basé sur les tables de marches pour indiquer 3 jours.

Après, je suis d'accord avec vous, si un vapeur a transporté cette lettre de Constantinople à Marseille, le mieux placé est le paquebot Nil.
Si ce paquebot est le bon, Il reste juste à éclaircir le trajet Varna Constantinople

Pour simplifier l'équation, n'oublions pas nos meilleurs amis, les anglais.


Courrier S&L 19/04/54

Extrait hors période, je suis d'accord, c'est juste pour dire que ça a pu.

D.

Effectivement pourquoi pas le tronçon Varna Constantinople assuré par un navire anglais. Je n'y avait pas pensé.

Merci

Les conditions particulières du tarif militaire français de Crimée sont elles remplies lorsque le courrier passe, même temporairement, par un bateau civil ou militaire britannique ? Vaste question.

Je ne dispose pas de la circulaire n° 15 du 22 juin 1854 (postérieure à l'article montré par Doudad), qui règle ce tarif, en complément à l'ancienne loi de juin 1792.

Bruno

Bonjour,

rappelons, dans l'autre sens, que durant la seconde guerre de l'opium les autorités britanniques ont accepté de transporter les correspondances des militaires français en Chine (et en Cochinchine) sur les paquebots de la P&O pour 20 centimes (soldats) ou 40 centimes (officiers) au lieu de 80.

Durée de l'accord : décembre 1859 / janvier 1862.

Ici une lettre adressée au commandant en chef du corps expéditionnaire français himself :



L.

Thank you, my lords,

Vous avez réponse à toute question.

Bruno

Merci

Bon, à chercher dans les tables de marche des bateaux anglais.

Quand je l'ai acheté il y a plusieurs années, je ne pensais pas qu'il y aurait autant de choses à dire sur cette petite lettre.