Bonsoir,
voici une lettre exotique et curieuse
De Chivilcoy (RA) 18 février 1892 pour Paris, affranchie à 13 centavos pour un tarif U.P.U. de 8 centavos la simple et 4 centavos pour la surtaxe maritime à destination de l'Europe. Donc 1 centavo en trop, sauf que, une fois pesée, elle doit se retrouver au second port (cela je le suputte), et doit donc 24 centavos.
Le tarif de la lettre U.P.U., en franc suisse comme en franc français, est de 25 centimes. Nous avons l'habitude de calculer la taxe en multipliant le double du manque par une fraction entre le tarif de la lettre UPU et celui du pays d'origine. Ici, le manque étant de 11 centavos, on devrait avoir une taxe à payer de 11 X ( 25/8 ) au double, soit 34,37 fois 2 = 70 centimes.
Or, il est écrit
32 1/2 sur la lettre, et la taxe française est de 65 centimes, soit exactement le double
.
A cette époque, les postiers ne calculaient pas avec notre petite règle de trois, il utilisaient des barèmes pré-mâchés, délivrés par leur administration. Le postier argentin pouvait ainsi se baser sur l'indice de conversion franco-argentin, qui était alors de 1 centavo pour 3 centimes, ou sur l'indice suisso-argentin, 2 centavos pour 5 centimes.
Dans le premier cas, on aurait eu : 11 X 3 = 33 centimes, doublé par les français et arrondis à 70.
Dans le second cas, on aurait eu : 11 X 2,5 = 27,5 centimes, doublé par les français et pas arrondi.
Et au lieu de ça, l'argentin a tapé au milieu, pour nous gratifier d'un surprenant
32 1/2, dont je ne sais fichtre pas comment il a été calculé.
La lettre s'est vendue plus de 200 euros, tout de même.
D.