Estimation deux timbres-journaux de 1870 (deux centimes, bleus et non dentelés)

Bonjour à tous,

Je m'oriente vers vous car je suis rentré en possession, via mon grand-père, de deux timbres-journaux de 1870 (de deux centimes, bleus et non dentelés), respectivement collés sur une édition de l'Indépendant Rémois du 13 et du 21 août 1871.

Les timbres sont intacts et les journaux en bon état.

Auriez-vous la gentillesse de m'en faire une estimation approximative et éventuellement de m'adresser à quelqu'un qui pourrait être intéressé ?

Je vous en remercie d'avance.

Salutations citoyennes.


yaeiou

bonjour,

ces timbres mobiles ont été créés sous l'Empire, pour l'affranchissement simultané des taxes fiscales et postales (instruction n°6, bull. n°7, janvier 1869). Le timbre bleu représente le droit du timbre plus une taxe postale de deux centimes (distribution à l'intérieur du département de publication).

L'Empire ayant chu (et même Trochu, d'après V. H.) en septembre 1870, on aurai pu s'attendre à ce que ces timbres aient été retirés du service, oui, mais non. Le deux centimes sur un journal entier daté d'après la chute de l'Empire était coté 3000 francs en 1975, je sais, ma cote date un peu, vous n'étiez peut-être même pas né à l'époque du giscardisme triomphant.

Un journal entier de cette période, surtout en bon état, est de toutes manières une pièce historique à considérer avec le plus grand restect, toutes considérations bassement financières mises à part.

D.

Bonjour Doudad,

Merci pour vos précisions et non, en effet, je n'ai pu assister au "Giscardisme triomphant" !! ;p En revanche, mon année de naissance a vu naître "l'espoir Mittérandien" (bientôt déçu) et disparaître Brassens (quelle tristesse...) !

Je suis évidemment d'accord avec vous sur la pièce historique que constitue le journal et sur la nécessité de mettre à part les considérations bassement financières ; ma démarche vise également à chercher quelqu'un qui pourrait être intéressé par l'ensemble journal + timbre et non obligatoirement à réaliser une plus-value spéculative (à l'instar de ce qui se fait tant aujourd'hui et qui ne semble pas pour rien dans la perte de sens généralisée présente dans nos sociétés).

Je reste donc ouvert et à l'écoute ;p

A bientôt

Je vous joins une photo du journal pour info...

Bonjour,

Une précision : le droit fiscal a été supprimé pour les journaux le 4 sept 1870 (république). Le timbre ne représente plus que la taxe postale.

Par ailleurs, ce cas de figure précis est coté 3 400 € dans le Maury 2009 (cote à relativiser largement compte tenu de l'optimisme de ce catalogue). 10 000 F dans le Marianne 1999.

Bruno

bc92 a écrit:

ce cas de figure précis

Soyons précis sur ce cas de figure : 2c bleu non dentelé, sur journal entier, postérieur au 4 septembre 1870, annulation typographique.

Bruno

Merci pour ta précision Bruno.

Qu'entends-tu par "annulation typographique" ?

Et bien, le timbre à 2c a été collé sur le papier journal avant impression (typographique) dudit journal.

Bruno

ah d'accord, c'est tout bête...

Aurais-tu une idée du biais que je pourrais emprunter pour vendre ces 2 timbres ?

Bonsoir,

Un ami spécialiste du sujet que j'ai interrogé ce soir me dit qu'il ne faut pas prendre en considération les cotes ahurissantes du catalogue Maury à cause du faible nombre de collectionneurs intéressés.
Ce catalogue fait du tort en donnant des illusions aux gens (mais il n'est pas le seul).
En très bon état le prix de vente d'un tel journal avoisine 300 €.
Ici, les plis du journal semblent attendre le timbre et donc en déprécient la valeur.
Selon le spécialiste, vous aurez du mal à trouver un amateur à 150 € (sauf si le second journal est mieux).

Bonsoir,

Merci pour votre réponse qui cependant nous étonne.

Une estimation (que j'ai retrouvée récemment) avait en effet était faite il y a de cela 20 ans qui précisait : "cote Cérès 1990 7500fr pour l'intact, 1000fr pour celui au filet touché".

En outre, le timbre n'est pas touché par un pli du journal, peut-être la photo le laisse-t-elle penser mais il n'en est rien.

En ce qui concerne la précision sur le Maury, vous n'êtes en effet pas le premier à confirmer leur apparente politique "sur estimatoire" ;p ...

Nous ne savons décidément pas quoi faire...

Il y a toujours la solution de la Vente sur Offre... il y a des frais assez importants mais la loi du marché s'applique bien.

marcorse a écrit:

Il y a toujours la solution de la Vente sur Offre...

Bonsoir, pourriez-vous nous en dire davantage ? J'avoue que je ne connais pas du tout ce type de vente.

Bonjour,

Vous avez posé cette question sur trois forums différents (à ma connaissance), et obtenu des avis divers et variés.

Je vous conseille de rester à l'avis donné ici par Laurent Bonnefoy, qui s'y connait un brin, tout en disposant des meilleurs contacts possibles pour avoir la bonne info, comme il l'a démontré.

En effet, les catalogues sont assez fantaisistes, leurs cotes sont très gonflées ou surgonflées pour faire plaisir au lecteur possesseur, par rapport à la réalité du marché, et pour permettre aux négociants de vous offrir les pièces avec un rabais de 40 ou 50% "à ne pas manquer" par rapport à la cote du catalogue.

OK, le timbre n'est pas touché par les plis, vous pouvez probablement viser le haut de la fourchette de prix indiquée par Laurent. Peut-être un peu plus, je la trouve vachardement basse par rapport au Marianne que j'ai cité, mais je ne surveille pas les prix de vente réalisés.

Vente sur offres : vous confiez vos journaux à un négociant qui édite tous les 3 mois un catalogue de vente dans lequel votre lot ou vos deux lots figureront avec une courte description, une petite photo, un prix de départ. Le lot ira au meilleur enchérisseur, au prix misé par le second enchérisseur + un chouia.
Le négociant vous prendra une commission (genre 20 à 30%, à vérifier au cas par cas).

Sur la place de Paris, les négociants organisateurs de VSO sont, dans le désordre : Roumet, Cérès, Brun, Baudot, Sinais, Behr, et j'en oublie.

Bruno

Bonjour,


Merci Bruno, je vous remercie pour votre franchises et ces éclaircissements qui ne coulent pas de source pour le néophyte en matière de timbres que je suis, mais qui s'accordent parfaitement en revanche avec l'expérience que j'ai du système et de certaines de ses déviances.

Je vais donc suivre suivre votre conseil même si, je dois l'avouer, je demeure perplexe devant l'écart séparant la cote de Laurent, "vachardement basse" comme vous dites, et les cotes catalogues...

Quant aux VSO, n'étant géographiquement pas dans la place, je vais surement opté pour une voie "petite annonce"...

Merci encore à vous tous et bonne continuation