Il n'y a pas de problèmes, on est là pour partager et apprendre.
Entre 1815 (chute du premier empire français) et 1875 (instauration de l'Union générale des postes), les relations postales entre les nations pouvaient être gérées par des conventions bilatérales qui établissaient des échanges comptables entre deux nations, chacune tenant compte à l'autre de ses frais et lui remboursant la part qui lui revenait après encaissement de l'affranchissement (soit en port payé intégral, soit en port dû intégral) auprès de ses propres ressortissants. En principe, si les échanges étaient équilibrés, au bout du compte personne ne devait rien à personne.
Et puis il y a eu les échanges effectués sans qu'une convention postale ait été signée. C'est le cas des relations franco-espagnoles en 1816 (et jusqu'en 1849). Dans ce cas, la nation émettrice envoyait ses dépêches à un point frontalier déterminé, où la nation réceptrice venait les chercher. Entre Montpellier et Barcelone, c'était au Perthus/La Junquera.
La France assurait donc le service du Perthus comme s'il s'agissait de son service intérieur. Il y a environ 170 kilomètres entre Montpellier et Le Perthus, au premier échelon de poids la taxe postale était de 4 décimes de franc (loi relative au budget de l'Etat pour l'an XIV, 24 avril 1806, bull. 88 n° 1513), que le postier encaissait au guichet et que l'Etat conservait intégralement, sans rendre de compte à l'Espagne.
Suivant le règlement, une marque de port payé était appliquée eu recto, sur la suscription, et une marque de taxe était inscrite au verso. C'est ce qu'à fait le bureau de Montpellier.
Instructions générales sur le service des postes, 1792, 1808.
A la frontière, la dépêche adressé à Barcelone, contenant la lettre, a été remise aux convoyeurs espagnols, qui l'ont amenée au bureau de poste de destination. Le trajet de la frontière à destination entraînant normalement des frais pour le Trésor espagnol, ceux-ci ont été compensés suivant l'Ordre royal illustré plus haut (tarif de février 1816), quatre réaux de billom inscrits au recto et perçus sur le destinataire.
En gros, deux taxes, une française de port payé au départ pour le parcours français, et une espagnole de port dû à l'arrivée pour le parcours espagnol.
D.