Départ, transit, entrée, arrivée... suivons une lettre de 1810 à la trace.

Bonjour,

je vous propose le parcours d'une lettre écrite à Mantoue le 23 mai 1810 et adressée à Parme. Se contenter d'une simple localisation géographique serait trompeur :



Mantoue fait partie du royaume d'Italie et Parme est chef-lieu du département (français) du Taro : une frontière politique les sépare donc :



En voici le résultat en termes de timbrage. Recto :



Verso :

Le département du Taro communique avec le Royaume d'Italie par deux bureaux d'échange : Plaisance qui correspond avec Milan pour les lettres venant du Nord et du centre du Royaume ; Parme avec Reggio pour les lettres venant du sud (axe Bologne - Reggio).

La poste française a donc conçu deux timbres d'entrée différents : 



Au final voici le trajet de ma lettre :



Timbre de départ : MANTOVA
Timbre de transit : LI / MILANO (LI = lettre née dans le royaume d'Italie*)
Timbre d'entrée : Raume D'ITALIE PAR PLAISANCE
Dateur apposé en arrivée : Parma Maggio


Taxe de 3 décimes (convention France - Royaume d'Italie de 1803)


L.


* variante : LT = lettre étrangère ayant transité par le royaume d'Italie.

Vendue il y a peu sur D*, cette lettre (avril 1809) de Sinigaglia (Royaume d'Italie) pour Plaisance, entrée par Parme qui a reçu la dépêche constituée à Reggio.

Mêmes caractéristiques que la précédente :

bonjour,

toujours très intéressant. J'espère que tu vas bientôt nous créer un superbe site qui récapitulera la masse que tu publies ici, et qui sera la source incontournable pour l'Italie sous l'Empire.

D.

Bonjour JF, merci pour le compliment !

J'ai en effet réuni depuis quelques temps un peu de matériel (lettres, livres, sources primaires surtout ce qui est le plus difficile) sur cette thématique. Mon réflexe premier étant le support papier, et TM ne se prêtant pas vraiment à ce type d'approche, j'ai proposé mes services aux DP, avec les contraintes inhérentes à cette publication.
Mais c'est vrai qu'un support numérique permet d'illustrer les explications avec beaucoup plus d'efficacité et d'attrait, et offre au rédacteur une plus grande liberté.
A méditer donc...

L.

Tiens, j'ai déjà une idée d'illustration d'en-tête pour ce site d'enquêtes historico-postales sous l'Empire :

Mare Nostrum a écrit:

A méditer donc...

Bonjour,

Pas trop longtemps!

Le plus compliqué est d'avoir la matière. 
Ensuite coucher sur papier ou sur un site la synthèse demande le même travail personnel qui dans le cas présent existe déjà.

Le gros avantage d'un site réside dans le fait de pouvoir rectifier/ajouter des informations complémentaires facilement. Sur papier une fois la publication effectuée il est difficile de revenir dessus et parfois les erreurs sont copier/coller pendant des années...

On attend donc avec impatience un nouveau site en histoire postale de très grande qualité. 

Les deux supports peuvent parfaitement cohabiter.

Le papier, surtout le couché de DP, ça fait sérieux et ça a la caution de l'Académie (ce qui n'empêche pas forcément d'écrire des âneries). Mais ça ne touche qu'un très petit public, et c'est dispersé dans X numéros.

Le numérique, c'est moins contrôlé, mais c'est regroupé, évolutif, imaginatif, et ça touche le Monde entier (sans blague).

Donc, les deux, Mon Général !

D.

PS : j'ai un petit faible pour le numérique, malgré tout. C'est mon bébé, quoi (même s'il a bien grandi )

Re-édit : mais les articles de DP sont gravées dans le marbre au Panthéon de l'Histoire Postale, pour la plus grande édification des générations futures, alors que mon site retournera à la poussière le jour où je cesserai de payer l'abonnement à Orange.

Les deux supports (papier et web) sont importants, indissociables et complémentaires.
Ils ont des caractéristiques différentes mais il faut explorer les deux pour toucher un maximum de public ce que tu fais admirablement...
On peut même y ajouter un troisième avec le forum!

Bonsoir,

je n'ouvre pas un nouveau fil, il s'agit cette fois d'un déboursé de 1811.



La lettre est rédigée par le maire de la commune de Sassetta le 20 mai (cachet administratif à l'aigle impériale COMUNITA DI SASSETTA) et postée auprès de la direction de Volterra. 
Elle est adressée au procureur général impérial près la cour criminelle du département, séant à Pise.

Le sud du département de la Méditerranée (113) est un vrai cul de sac, il n'y a pas de route de poste : c'est le piéton communal qui a porté la lettre à Volterra, puis un courrier d'entreprise a pris le relais : la date d'arrivée à Pise est frappée au verso le 25 mai.

Las, le procureur général n'est plus en ville : l'adresse est rectifiée Actuellement à la cour impériale, Florence . Elle y arrive le lendemain 26 mai, la liaison entre les deux villes étant directe. La taxe est inchangée, 3 décimes.


Extrait de la carte de l'Empire français divisé en 133 départements (J.B. Poirson, 1811).

L.