... à compléter ? Pourquoi ?

bonjour,

voici une petite énigme tarifaire (dont je n'ai pas forcément la réponse, je vous rassure), histoire de faire un peu de supputations entre amateurs du genre.



La lettre passe le 16/1/1946 à Paris 114 (je suppose, on voit mal le tàd), adressée pour les USA avec un affranchissement à 20 balles.

J'aurais raisonné comme l'envoyeur, pour une lettre de 10 grammes, soit 4 francs pour l'U.P.U. et 8 francs par 5 grammes pour l'avion.

La poste trouve que ce n'est pas assez, marque AFFRANCHISSEMENT A COMPLETER, demande à l'envoyeur (comment ?) de venir remettre au pot, le lendemain celui-ci relance de quatre francs pour voir.

Pourquoi 4 francs ? Le décret du nouveau tarif avion à 20 francs par 5 grammes ne date que du 18/3/1946.

On admet, exemples à l'appui (DP 182 p.23) que la surtaxe à 20 fr par 5 gramme a été appliquée par grande anticipation dès le 15 janvier. Ce qui fait un tarif très court à 24 francs pour 5 grammes pour les States/avion jusqu'au 31 janvier, le tarif U.P.U. étant passé à 10 francs le lendemain. Après les lettres avion à 30 francs courent les rues.

Mais si l'expéditeur a correctement pesé au deuxième échelon de la surtaxe (4 + 8 + 8 = 20), dans le nouveau tarif, l'affranchissement devrait faire (4 + 20 + 20). Y'a un hic !

Je suppute (ça fait du bien, de temps en temps), que l'envoyeur s'est trompé dans le poids, a affranchi au double de la surtaxe (10 gr) au lieu du simple, et que la poste n'a demandé le complément que sur le simple de la-dite surtaxe (lettre de 5 grammes). C'est un peu capillotracté, pour une lettre à 45 euros sur Delcampe, que je laisse volontiers à qui la veut.

Quelque chose m'échappe, ou bien ?

D.

Bonsoir,

Personnellement, je ne vois pas de problèmes sur le complément.
L'expéditeur avait compté sur le tarif du 8 août 1945 de la surtaxe aérienne, soit 16F pour sa lettre pesant entre 6 et 10g, avec 4F de port depuis le 1er février 1942.
Le 15 janvier 1946, le nouveau tarif de la surtaxe n'était pas pris par anticipation mais bel et bien affiché dans les bureaux de poste et publié par des revues spécialisées telles que "L'Indicateur Universel des PTT".
Cet "affranchissement après coup", comme l'appellent certains, est intéressant pour la présence de cette griffe qui a précédé les papillons n° 296 créés vers 1947. La plupart du temps, on ne les détecte que grâce aux dates différentes.
Je suppose que l'expéditeur était connu du service qui savait que celui-ci reviendrait dès le lendemain avec le pli bien complété.

bonsoir Laurent,

si la lettre pèse entre 6 et 10 grammes, la surtaxe au 15 janvier devrait être de deux fois 20 francs, ou c'est Alzheimer qui me guette ? Total 44 francs ???

Non ?

D.

Oui, tu as bien fait d'insister
Alors, il faut simplement croire que l'expéditeur a enlevé une partie du contenu avant de redéposer sa lettre le lendemain (ou alors que celle-ci n'a pas été vérifiée mais cela serait étonnant).
Pardon de n'avoir pas été assez vigilant sur le calcul du tarif.

Laurent Bonnefoy a écrit:

Oui, tu as bien fait d'insister
Alors, il faut simplement croire que l'expéditeur a enlevé une partie du contenu avant de redéposer sa lettre le lendemain (ou alors que celle-ci n'a pas été vérifiée mais cela serait étonnant).
Pardon de n'avoir pas été assez vigilant sur le calcul du tarif.

Bonjour,

Hypothèse : l'expéditeur juge la première fois sa lettre limite par rapport à 5 g. et met donc 2 fois 8 F de surtaxe aérienne plus les 4 F de port UPU.

Comme on lui signifie qu'il n'y a pas assez, le tarif aérien étant passé de 8 à 20 F, en même temps on lui précise le bon affranchissement, et il se trouve qu'on a pesé à moins de 5 g. Du coup il n'y a que 4 F à rajouter pour faire 20 F (moins de 5g) de surtaxe aérienne, plus toujours les 4F de port UPU.

La lettre aurait été pesée deux fois dans deux balances différentes, quoi.

Bruno

Citation :

La lettre aurait été pesée deux fois dans deux balances différentes, quoi.

C'est même possible sur la même balance à un jour d'intervalle;
Je l'ai moi-même constaté au centre de tri de Besançon en 1989 en assistant à un contrôle d'envois en nombre exercé sur plusieurs jours. Les postiers reconnaissent que les balances ne sont pas totalement fiables et que les poids peuvent bouger selon la pression atmosphérique (cf les diamantaires qui pèsent leurs pierres "sous vide").

Laurent Bonnefoy a écrit:

Je l'ai moi-même constaté au centre de tri de Besançon

Besançon, chef lieu du département du Doubs, je ne l'oublierai plus jamais, Laurent.

Bruno

Merci Messieurs, explications convaincantes.

D.