Zone occupée

bonsoir,

voici une lettre sur laquelle je manque un peu de précisions (le scan aussi, d'ailleurs)



Recommandée de Haro (au sud du Pays Basque) le 11 septembre 1940, à destination d'un curé du petit séminaire des missions à Tarnos (Landes).

Elle passe par la censure gouvernementale de Barcelone (les centres de censure étaient installés dans les très grandes villes), par la censure allemande de Munich (lettre d, pour les lettres d'Espagne), avant de s'arrêter à Agen le 16 septembre. Elle reçoit une griffe NE PEUT ETRE ACHEMINEE ZONE OCCUPÉE.

Par la suite, la ligne NE PEUT ETRE ACHEMINEE est rayée, et la lettre arrive à Tarnos le 4 mars 1941.

Le curé est parti (ou bien le séminaire), et on a une adresse à Nantes, toujours en Z.O., arrivée le 8 ou 9 mars.

Visiblement, le curé a disparu corps et biens, et la lettre est retournée à l'envoyeur.

Quelques interrogations :
- mon parcours est-il correct ? La lettre est-elle vraiment passée par Munich avant de revenir en France ?
- quelles sont les dates de fermeture/réouverture de la ligne de démarcation dans le sens Z.N.O./Z.O.
- pourquoi Agen ?
- quid de la griffe Première destination ?
- d'où viennent les petits rectangles numérotés rouges ? Munich ? Pourquoi trois ?

Je ramasse les copies dans une heure. Et ne copiez pas ...

D.

Doudad a écrit:

...- pourquoi Agen ?

La question ne se pose même pas .... c'est la référence absolue

tu noteras que je vais être le seul à rendre ma copie dans le délai imposé

@+

Bein...

On peut avoir un ptit délai ?

Elle peut ne pas avoir été retournée à l'envoyeur, le cachet "retour à l'envoyeur" est raturé en bleu au même titre que "NE PEUT ETRE ACHEMINEE", le même crayon servant ensuite à entourer la griffe "Première destination".

Pour moi, elle va à Nantes (n'est-ce pas le 1 mars ?) avant d'aller finalement à Tarnos retrouver son curé.

Pour le reste, je donne ma langue à minou...

Eric

Bonjour,

j'aurais du mal à me prononcer sur le parcours, la cachet d'Agen est assez perturbant. Je me demande plutôt si la lettre n'aurait pas été interceptée à Agen après avoir passé la frontière espagnole pour être envoyée envoi à Munich.. mais j'ai du mal à retrouver le fil...

Sinon, quelques éléments :

Sur le passage par Munich, oui, il n'y a à ce jour aucun preuve de sous-commission ou de bureau annexe : une lettre contrôlée par Munich a été acheminée dans cette ville.

Les rectangles rouges sont des cachets de lecteurs de Munich, c'est à dire des cachets identifiant toutes les personnes ayant manipulé la lettre au sein de la commission de contrôle de Munich.

Les communications entre ZO et ZNO ont été interrompues à l'armistice, elles ont repris vers le 24 septembre 1940 sous la forme de carte interzones dans les deux sens. La reprise de la circulation du courrier (autre que les cartes interzones) entre ZO et ZNO date du 1er mars 1943, également dans les deux sens.

Mais dans ce cas, ce qui nous intéresse c'est la reprise des relations postales entre l'Espagne et la zone occupée. Je n'arrive pas à trouver la date précise, mais le trafic postal entre la France occupée et l'Italie, l'Allemagne et la Belgique a repris le 17 novembre 1940. Avec l'Espagne et le Portugal la reprise doit être autour de cette date là également, au plus tard début 1941.


Je n'ai jamais vu cette griffe "première destination".

Voilà, je n'ai trop fait avancer le schmilblick!




Samuel

Merci à vous trois,

Agen, effectivement, j'aurais dû y penser, quand on ne sait pas où envoyer une lettre, on l'envoie à Agen, bien sûr.

Les marques au crayon bleu doivent être de Nantes, retour non pas à l'envoyeur, mais à la première destination, c'est logique. Possible en effet qu'elle soit passée à Nantes avant d'aller à Tarnos, dans ce cas ce serait à Agen (???) que l'adresse initiale aurait été rayée, et l'adresse de Nantes inscrite. Je trouve ça : Noviciat et maison de retraite des Frères des Ecoles Chrétiennes, 14 rue du Ballet, Nantes (hôpitaux militaires de la guerre de 14). Peut-être était-ce un organisme centralisateur des missions à cette époque.

Mais tout de même, puisque l'adresse initiale est bonne, pourquoi l'aurait-on modifiée à Agen (pourquoi à Agen ?) ?

La date de réouverture de la ligne de démarcation au courrier ordinaire concorde, mais il paraît curieux que la lettre ait été envoyée par Munich en zone nono (à Agen !!!), et pas directement en ZO, à Paris, par exemple. A moins qu'effectivement, elle soit arrivée d'Espagne d'abord à Agen ( ) avant d'être renvoyée à Munich, puis en attente quelque part, puis à Nantes et enfin à Tarnos.

Dur, dur ...

D.