Envoi du 1er avril

Bonjour,

J'ai remarqué sur cette lettre un curieux parcours. Pourtant Salon de Provence au Thor semble facile :




Je dirais fausse direction. . .
A partir de quelle moment LaPoste a précisé ce genre d'incident sur les lettres ,

François

bonjour François,

pour la Ferme des postes, puis l'Administration des postes (La Poste, c'est plus contemporain), la notion de fausse direction existe depuis 1771 au moins, et elle entraîne une réexpédition vers une nouvelle destination, ce qui n'est pas le cas ici.

Il semblerait que le bureau expéditeur ait bien fait dépêche pour Avignon (qui est le bureau directeur du Thor, je suppose), mais qu'Avignon, par un réflexe compulsif malheureux, ait remis la lettre dans la dépêche pour Marseille.

Oups ...

Dans l'ordre je dirais,

SALON 1/4/1866
MARSEILLE A LYON B du 1/4/66
AVIGNON 1/4/66
Timbre d'ambulant X A MARSEILLE 2/4/66 caché sous le premier (la honte)
MARSEILLE 1 entrant 2/4/66
MARSEILLE 2 sortant 2/4/66
MARSEILLE A LYON C 2/4/66
AVIGNON 2/4/66
LE THOR 3/4/66

On remarque que les dateurs d'ambulant sont au modèles dit "de nuit" par abus de langage des collectionneurs. Il faudrait dire "ordinaires" (transit des wagons gratuit prévu dans le cahier des charges des compagnies ferroviaires), puisque dans le sud de la France, à cause de l'éloignement de Paris, ils circulaient de jour : parti le 2 dans la fin de nuit d'Avignon, passé à Marseille dans la matinée, reparti dans la journée, arrivé à Avignon dans la soirée du même jour. Cinq dateurs (dont un fantôme) pour la même date, deux ambulants, deux bureaux.

Les ambulants dits "de jour", supplémentaires, circulaient contre loyer.

Un bel exemple de timbrage à l'ordinaire, y compris une curieuse tentative de camouflage.

Sauf erreur ...

D.

Bonsoir,

La distribution du Thor dépend effectivement du directeur d'Avignon, et aussi de celui de L'Isle-sur-la-Sorgue (vu dans l'Encyc Ac Phil).

Bruno

bonsoir Bruno,

le dateur fantôme n'est évidemment pas caché sous le premier (question de chronologie élémentaire, Mon Cher Watson), il est caché par. C'était une façon de parler. Mais je suis toujours dubitatif devant les gens qui disent : "examinez les marques, vous saurez dans quel ordre elles ont été frappées".



MARSEILLE A SEILLE, quantièmes 1 et 2 dans le même bloc, y a un truc. Le dateur du 2 n'est probablement pas un dateur d'ambulant, en fait, plutôt un dateur de Marseille avec des chiffres 1 dans la couronne.

D.

Doudad a écrit:

Mais je suis toujours dubitatif devant les gens qui disent : "examinez les marques, vous saurez dans quel ordre elles ont été frappées".

Idem pour moi. L'encre venue en second se mélange plus ou moins à la première, et il n'est guère possible de voir s'il y en a une "au dessus" de l'autre. En tout cas c'est très peu fiable.

Bruno

Bonsoir,

Bruno a écrit:

L'encre venue en second se mélange plus ou moins à la première, et il n'est guère possible de voir s'il y en a une "au dessus" de l'autre. En tout cas c'est très peu fiable.

Très juste. Robert Abensur et Jean-François Brun ont eu l'occasion de nous montrer, chacun en ce qui le concerne, qu'il vaut mieux éviter des hypothèses d'ordre de succession de marques superposées.

Bonjour et merci à vous pour ces explications.

Cette lettre m'amuse pour la conjonction de date de départ et son parcours .
Il apparaît donc qu'un "un réflexe compulsif malheureux" (Doudad) peut entraîner un cheminement hors norme.
J'avais à peu près reconstitué le parcours sauf pour les deux marques superposées.
Elle va rejoindre mon classeur de curiosité.

Bonne journée,
François